A 20 km de Bourgas, sur la côte nord du golfe du même nom se situe la petite ville de Pomorié qui a inspiré chanteurs et poètes – quel Bulgare ne se reconnaît pas dans les vers de Nedialko Yordanov dans « Souvenirs en famille ». La ville a toujours attiré beaucoup de visiteurs, charmés par le paysage qui s’ouvre à partir de la baie du golfe, ses larges plages sablonneuses, ses petits quais romantiques et le riche patrimoine historique et architectural.

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La richesse en termes d’héritage historique et culturel est telle que l’on ne sait pas par où commencer. Dans l’Antiquité apparaît la ville d’Anhialos (qui devient Pomorié en 1936) -  colonie grecque dont resteront des descendants jusqu’en 1906. Il nous reste de cette période le Tombeau antique au dôme. Les attraits de la ville contemporaine, ce sont aussi les bains de sel et de boue marine avec les oiseaux nichant dans le lac de Pomorié. Le monastère de Saint Georges a aussi sa source d’eau guérisseuse et on peut voir les rochers qui ont inspiré le grand poète Peyo Yavorov. Pour avoir une vue générale sur l’ensemble du patrimoine culturel, historique et naturel, rendez-vous au Musée d’histoire de la ville.

Tout d’abord on est impressionné par les fossiles d’os et de squelettes de mastodontes datant de l’Ère glaciaire. De l’Age de bronze nous trouvons des encres en pierre, témoignant de l’ouverture de la civilisation locale vers la mer.  Dans l’antique Anhialos, l’économie locale reposait sur la pêche, la navigation, l’exploitation du sel marin et la vitiviniculture.

A l’étage, nous attend une exposition de tableaux de peinture avec pour thème la pêche et la navigation. On y trouvera aussi 40 maquettes de bateaux et embarcations, réalisés en bois par Gueorgui Ribov, pêcheur et artiste, dont les premières œuvres datent des années 30 du XXe siècle.

Au deuxième étage se présente à nous la collection ethnographique du musée. Les conservateurs ont lancé une campagne auprès du public pour collecter des artefacts et documents sur la culture locale, qui témoignent du passé de la ville, des us et des coutumes de ses habitants. Le directeur du musée Anton Karabachev nous en dit plus :

« Nous avons collecté plus de 1000 documents, des photos en noir et blanc, des objets et matériaux archéologiques et ethnographiques de différentes époques ».

Du temps de l’époque gréco-romaine datent des vestiges trouvés sur le territoire de l’ancienne Ulpia Anhialos. En 2016 ont été répertoriés et cartographiés les sites, bâtiments, rues, colonnes, mosaïques, monnaies et la structure de l’ancienne fortification ». 

Du Moyen Age date un sarcophage très intéressant, découvert dans l’entrée sur le site d’une ancienne église, qui a du servir de tombeau familial. 

Nadejda Stoykova est archéologue, conservatrice au Musée d’histoire de Pomorié. Elle a porté notre attention sur les objets les plus anciens dans la collection - les ancres en pierre, datant du paléolithique, découverts sous le fond marin. « Nous pensons que les bateaux ont dû sombrer sous les eaux à une époque antérieure à la Guerre de Troie », et continue :

« On pense que la cité d’Anhialos apparait entre le V-IV siècle av. J-C. La plupart des découvertes archéologiques à ce jour datent de l’époque romaine, avec des vestiges d’habitations, des bâtiments, y compris de magasins si l’on en juge des fragments d’amphores qui ont servi à transporter le vin. Nous avons découvert des pièces de monnaie de différentes parties du monde antique, ce qui prouve qu’Anhialos était un haut lieu d’échanges commerciaux. Notons que les Comnènes, grande dynastie d’empereurs byzantins avaient des résidences ici. En 1453, lorsque les Ottomans prennent Constantinople, les derniers empereurs byzantins restent à Anhialos. Hélas, rien ne demeure de leurs résidences, qui ont été pillées au long des siècles ».

De la ville contemporaine, nous pouvons dire qu’elle attire de plus en plus de touristes avec ses bains se sel et de boue curative et ses centres de thalassothérapie et de bien-être. D’ailleurs, à la différence d’autres petites villes, Pomorié croît en population. Beaucoup d’étrangers, principalement des Russes y achètent des résidences secondaires et même s’y installent à l’année. Pour la population locale, ce sont des changements bénéfiques qui apportent à la ville un rénouveau.

Version française : Miladina Monova