« Lumière et argent », tel est le titre de l’exposition sur thème du photographe Kalin Kostov à la galerie d’art Synthesis, que l’on peut voir du 20 juillet au 20 août 2017 à Sofia. Les négatifs sont obtenus à partir de la technique du collodion humide, un procédé à l’origine de la photographie, qui permet de fixer l'émulsion sur le verre. « Cette technique demande beaucoup de temps et de concentration, explique le créateur. C’est plus un rituel qui donne l’impression que l’image traverse l’être du photographe » et ajoute :
« De la préparation des produits et de la surface du verre, à travers le processus d’application de l’émulsion, de la préparation de la caméra et du modèle à photographier, jusqu’à la prise de la photo, tout passe entre nos mains. Ensuite, tu peux toucher l’image qui s’est matérialisée sur le verre et qui a une existence physique. Ce n’est pas comme regarder sur l’écran de l’ordinateur ou du téléphone. Le produit essentiel pour la réalisation de ces clichés ce sont les solutions de nitrate d’argent qui donnent de l'argent métallique au contact de la lumière. C’est pourquoi dans ce cas l’art de la photographie c’est savoir peindre avec la lumière, d’où le titre de l’exposition ».
Kalin Kostov a déjà fait son nom dans le monde de la photo. Il est lauréat de nombreux prix et concours internationaux comme celui de la FIAP (Fédération internationale d’art de la photographie), ce qui est une belle récompense pour un artiste qui a commencé à faire de la photo à l’âge de 11 ans, lorsqu’il découvre les technologies russes. Mais c’est seulement depuis 7 ans qu’il s’y consacre professionnellement.
« J’ai commencé avec une vieille caméra, ensuite je suis passé à un modèle plus sophistiqué. Au bout d’un moment je me suis intéressé aux origines de la photographie et j’ai commencé à revenir de plus en plus en arrière dans le temps et dans les procédés. En remontant le temps je suis passé d’abord à l’appareil photo avec pellicule et étape par étape jusqu’aux origines et la technique du collodion humide. C’est une méthode enregistrée officiellement pour la première fois en 1851 ».
La technique du collodion humide est une véritable épreuve autant pour le photographe, que pour son modèle. Mais à la fin du processus la satisfaction est telle que l’effort en valait la peine. Les négatifs obtenus sont si vivants, tout en mouvement, avec l’image qui rend les nuances multiples et changeantes dans le moindre détail.
« Ce qui est spécifique c’est que l’émulsion utilisée pour ce type de photo est peu sensible à la lumière, explique Kalin. Cela signifie que lors de la prise, le modèle doit rester immobile plusieurs secondes. D’un côté c’est bien parce qu’on obtient toute cette richesse de nuances de gris, mais de l’autre on risque de rater le cliché, avec une image floue ».
Lors du vernissage Kalin Kostov montrera au public l’appareil qui lui a servi et comment travaille-t-on avec l’objectif. C’est une marque de caméra sur pieds qui date de 1888.
Version française : Miladina Monova
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