La visite officielle du Président macédonien Gjorge Ivanov en Bulgarie a rappelé les relations historiques entre les deux pays, mais aussi les problèmes. Le chef d’Etat macédonien a reçu le titre de docteur honoris causa de l’Académie bulgare des sciences pour sa contribution dans les domaines de la recherche en droit, les sphères de l’éducation et de la culture. Cette distinction est en effet un événement, vus les grandes controverses depuis des décennies au sujet de l’héritage historique commun, confrontant en particulier les Académies des sciences des deux pays. 

C’est sans doute une nouvelle preuve de la volonté de rapprochement, après la décision de fêter chaque année ensemble le 24 mai - la fête nationale des frères créateurs de l’alphabet slave Cyrille et Méthode. Cette année, il y a eu aussi des événements culturels qui ont réuni des chercheurs, intellectuels et écrivains des deux pays : l’exposition à Sofia sur l’héritage bogomile, les écrits apocryphes et la présentation d’un recueil scientifique sur le modernisme dans les littératures bulgare et macédonienne au 20^e siècle.

Les deux sociétés se rapprochent, mais pour les politiques ce n’est pas suffisant pour signer le fameux Accord de coopération et bon voisinage, dans lequel la Bulgarie fixe certaines conditions pour apporter son soutien à l’adhésion du pays à l’UE. Les deux Présidents ont constaté que décidément ils n’arrivent pas à signer cet accord depuis longtemps et que cela ne doit pas représenter un obstacle pour le développement des relations bilatérales. Rappelons que dans cet accord la Bulgarie demande à la Macédoine de renoncer à l’idée qu’il y aurait une minorité macédonienne en Bulgarie et à prendre soin des cimetières et monuments des soldats bulgares tombés sur le territoire de la Macédoine actuelle pendant les Guerres balkaniques et les deux Guerres mondiales.

Le Président macédonien a de son côté demandé à la Bulgarie une participation plus active dans les affaires balkaniques, en suivant l’exemple de la Croatie et de la Slovénie qui engagent leurs diplomaties aux cotés des pays des Balkans occidentaux non-membres de l’UE. Durant son séjour, Gjorge Ivanov a pu s’assurer des sentiments amicaux du Président bulgare nouvellement élu Roumen Radev à l’égard de la Macédoine.

Cela étant dit, dans les deux pays des élections législatives sont à venir et les nouvelles majorités vont être celles qui décideront des politiques bilatérales à suivre.

Vérsion francaise : Miladina Monova