Quelques jours avant la trêve estivale, nos chers députés ont décidé que l’élection présidentielle en Bulgarie aura lieu le 6 novembre, ce qui fait qu’il reste deux mois et demi avant le lancement officiel de la campagne. Mais plus nous nous rapprochons de la rentrée, plus les couples commencent à se former, puisqu’en Bulgarie, nous avons un président de la République et son colistier et futur vice-président dont les candidatures sont élevées en même temps.

Et si le plus grand parti /GERB/a dit qu’il attendra l’automne avant de se prononcer, la gauche en la personne du PS a déjà lancé ses nominations, qu’il partage avec le petit parti ABV. Le candidat désigné est le général Roumen Radev, ancien commandant de la DCA bulgare, qui sera peut-être opposé à un autre militaire, le général Dimo Guyaourov, ancien chef du Renseignement, qui pourrait être le candidat du Bloc réformateur de droite. Et pourquoi pas un troisième général, si l’actuel premier ministre Boyko Borissov décidait de se représenter, ce qu’il nie pour l’instant ?... D’après les sociologues, en cette période trouble, la société a besoin de plus de stabilité et d’un sursaut de nationalisme, ce que les généraux incarnent d’office…

Pourenrevenir à la candidature de la gauche, qui en a surpris plus d’un, la personne du général Radev ne fait pas l’unanimité. L’opposition interne au PS a demandé une réunion extraordinaire du Conseil national à ce propos, deux des membres du Bureau exécutif ont donné leur démission, qui a été refusée, et la candidature du général qui devait être validée ce week-end est toujours en attente. Dans le même temps, le « Mouvement 21 » de l’ex-députée socialiste Tatiana Donchéva a claqué la porte des pourparlers avec les socialistes, à qui elle reproche de refuser de briser le statu quo, toujours dominé par des mafieux. Donchéva est allée même plus loin, disant que la candidature du général Radev avait été dictée par le lobby des gros commerçants en armes et que de ce fait, le PS courrait à sa perte… 

Incertitudes aussi au sein du Bloc réformateur de droite, constitué de 5 partis, qui au départ voulait élever sa propre candidature présidentielle. Sauf qu’ici aussi, les choses se compliquent au point que les réformateurs envisagent de jouer ensemble avec le parti GERB, proposant le colistier du candidat GERB à la présidence de la République. Pour en revenir à Boyko Borissov, il est peu probable qu’il abandonne son poste de premier ministre et leader du parti GERB, qui lui donne tous les pouvoirs, pour devenir chef d’Etat, quand on sait que ce poste a des fonctions plutôt représentatives qu’opérationnelles. Bien sûr, aucune hypothèse n’est à exclure…

Pour résumer nous pouvons dire que la désignation des candidats à la présidence de la République se fait attendre, ce qui d’après le professeur et anthropologue Ivaylo Dichev de l’Université de Sofia montre que la nation a du mal à choisir une figure politique fédératrice, qui aurait suffisamment de poids politique et surtout, qui incarnerait l’autorité de l’Etat.

Version française : Sonia Vasséva