Le grand violoniste bulgare Micho Dimitrov est né à Plovdiv. Il fait ses études à l’école de musique dans sa ville natale avant de s’inscrire au Conservatoire de musique à Sofia. Finaliste du concours "Tchaïkovski" de Moscou, il est aussi lauréat du concours "Fritz Kreisler" de Vienne. Il se spécialise chez le professeur Ifra Nieman au « Guildhall School of Music » de Londres. Il est premier violon à la Philharmonie de Plovdiv. Depuis 25 ans, il habite aux Pays-Bas et donne des concerts après avoir remporté le concours de premier  violon auprès de l’Orchestre symphonique de la Radio de Hilversum.  Le violoniste de renommée mondiale revient souvent en Bulgarie et organise des masters-class à Sofia, Plovdiv, Razlog, Varna. Il enseigne, il joue de musique de chambre et ….il dessine - des cathédrales inspirées par sa musique. Il a réalisé sept expositions individuelles. En 2013 Mitcho Dimitrov se voit décerner le prix du"Musicien de l’année 2013", une initiative d’Allegro Vivace, un programme de la Radio nationale bulgare.

"Les années passent. Le 20 mai de cette année, j’ai eu 70 ans. Je suis violoniste mais je dessine aussi depuis 4 ans. Cet anniversaire a été marqué par une exposition et un concert dédié à la musique de chambre. Les musiciens de la fondation "Consonance"(où "l’héritage spirituel de PantchoVladigerov"- créé en 2006) ont joué pour moi à Plovdiv – un endroit merveilleux, plein de mosaïques romaines et d’histoire. J’ai joué quelques pièces. Mais le plus grand événement était, sans aucun doute, ma participation au 52^ème festival international de musique de chambre à Plovdiv. C’est l’un des plus anciens festivals en Europe. J’ai donné un récital avec ma partenaire de toujours, la pianiste Violetta Popova. Dans le musée ethnographique nous avons joué des œuvres de diverses périodes de ma vie".

Evoquant ces rencontres avec des célébrités mondiales et ses concerts sur les scènes prestigieuses, Mitcho Dimitrov continue son récit:

"J’ai fait la connaissance d’Infra Nieman lors du concours "Tchaïkovski" dont j’ai été finaliste et diplômé en 1978. Quelques mois puis tard, j’ai gagné le prix du concours « Kreisler » à Vienne. Et justement là-bas il m’a proposé la bourse du« British Council ». Je suis partie au printemps de 1980. Je suis resté en Angleterre 3 ans. Le deux derniers mois je recevais des appels du légendaire chef d’orchestre bulgare Dobrin Petkov avec la demande d’accepter le poste de premier violon de la Philharmonie de Plovdiv. Naturellement j’ai accepté. En 1988, au Pays- Bas j’ai réussi le concours de premier violon auprès de l’un des plus grands orchestres philharmoniques de la radio hollandaise où je suis resté pendant 25 ans. Je continue à y jouer encore. Ces dernières années j’enseigne de plus en plus et j’organise des masters class en Bulgarie".

Revenant à la peinture, son style et l’origine de ses cathédrales, notre grand violoniste nous a confié:

"Dans le meilleur des cas, nous autres musiciens nous sommes des co-auteurs mais surtout des interprètes. Je ne peux pas me permettre de changer une seule note de Mozart, je dois respecter ce qui est écrit 250 ans avant moi. Je voulais créer une œuvre et paradoxalement, au lieu de m’orienter vers la musique, je me suis mis à la peinture. Elle me donne la liberté, la possibilité d’improviser et elle est mon hobby. Je fais de la peinture acrylique. J’ai toujours eu une grande admiration pour l’architecture, médiévale et celle de l’Antiquité. J’aime les ruines. Des lieux spirituels dans lesquels les gens ont pratiquédes rites. Pour moi ce sont des lieux "saints". Pas parce qu’ils s’appellent des églises mais en raison de leur potentiel spirituel. Je dispose aussi d’un cycle de gravures. J’essaie diverses choses. Cinq fois par an, j’organise des masters class. Je connais presque tous les enfants talentueux des deux dernières générations. Après une période de décadence complète je ressens une vague de Renaissance. Il y a des enfants merveilleux et ça me fait plaisir de les écouter. Pourvu que cette période de Renaissance continue, parce que c’est ce que j’ai appris et c’est une façon d’exprimer mon âme… ».