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Sommet de l’OTAN et dissensions internes au sein du gouvernement bulgare

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Photo: president.bg

Le sommet de l’OTAN à Varsovie s’est terminé sans surprises. Parmi les dossiers sensibles inscrits à l’ordre du jour : la migration, le terrorisme et les menaces à l’Est dont la militarisation de la Crimée et le déséquilibre des forces en zone mer Noire. L’Alliance s’inquiète des ambitions géopolitiques de la Russie et veut déployer une double stratégie de dissuasion et de dialogue. Le communiqué final de la rencontre est très clair à ce propos – l’ensemble des alliés affichent un ton ferme vis-à-vis de Moscou et mettent en garde : il n’y aura pas de retour aux relations de partenariat avant que la Russie ne change d’approche.

A Varsovie il a été décidé que la Pologne, la Lettonie, la Lituanie et l'Estonie accueilleront sur leurs territoires quatre bataillons d'environ 800 hommes, déployés par rotation à partir de 2017, en réponse à l’occupation russe de la Crimée. Le ministre bulgare de la Défense Nikolaï Nentchev a précisé qu’il n’y aura pas de participation bulgare à ces forces dissuasives. Les engagements de la Bulgarie restent les mêmes : participation à la brigade multinationale en Roumanie avec un contingent de 400 personnes, déployés sur le principe de la rotation.

Comme la plupart des pays de l’Est, membres de l’OTAN, Sofia a exprimé ses inquiétudes sur « le manque d’équilibre des forces en mer Noire » et le Président Plevnéliev a demandé un renforcement de la présence militaire de l’OTAN. Aucune décision n’a était prise pour le moment et la question se posera de nouveau à la rencontre au niveau des ministres de la Défense en octobre prochain.

La délégation bulgare s’est félicitée de la signature de la Déclaration commune de partenariat entre OTAN et UE. Ce document redéfinit les relations entre les deux entités de manière à améliorer la communication et la prise de décisions.

Cependant, lors de la rencontre, certaines dissensions internes, côté bulgare, quant à la question de la sécurité en mer Noire, n’ont pas manqué d’apparaitre. A Varsovie, pendant que le Président Plevnéliev demandait à ce que l’OTAN augmente sa présence militaire sur cette frontière maritime, à Sofia le Premier ministre Boyko Borissov déclarait qu’une « mauvaise paix est meilleure qu’une bonne guerre » et proposait que la mer Noire soit déclarée « zone démilitarisée ». Il avait déjà récemment dit aux journalistes qu’en mer Noire il veut voir seulement  « des bateaux de croisière, des yachts, des touristes, de la paix et de l’amour ». La réitération de ces propos après le sommet de l’OTAN prouve que le Premier ministre se différencie consciemment de la « ligne dure » de certains membres de l’OTAN et de leurs supporters en Bulgarie.

Nous verrons en octobre comment ces deux positions au sein de l’Alliance vont se négocier. Pour le moment, la position de Boyko Borissov le rapproche plus de la gauche bulgare et du PS, qui avait insisté avant la rencontre à Varsovie à ce que la Bulgarie n’entre pas dans une relation conflictuelle avec la Russie et qu’en tant qu’unique Etat-membre « slave et orthodoxe » de l’UE, elle doit œuvrer pour la normalisation des relations avec Moscou.


Version française : Miladina Monova




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