Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

Quand un cordonnier donne son nom à une église...

БНР Новини
Photo: www.sveti-nikolai.com

Rares sont les habitants de Sofia qui associent le nom du cordonnier Nikolay Martinov, qui a vécu au 16e siècle, à la deuxième église de la capitale bulgare /après la cathédrale « Alexandre Nevski »/. L’histoire de ce saint homme qui a bien mérité sa canonisation nous renvoie en 1555, à l’époque de la domination ottomane, lorsqu’il meurt en martyre de la foi chrétienne.

Снимка

Son chroniqueur et ami Mattei Gramatik ne nous donne pas les raisons de son départ de sa ville natale Ioannina, en Grèce, pour venir s’installer à Sofia, où il ouvre un atelier de cordonnier. En très peu de temps et grâce à son savoir-faire, il réussit à gagner la confiance et le respect de ses concitoyens. D’où l’idée des dignitaires de la ville de lui faire changer de foi… 

„Saint Nicolas est un brillant exemple d’amour de la patrie et de la foi chrétienne, et il est à déplorer que nous oublions à notre époque l’exploit de ce genre d’hommes », nous confie le père Spas,  supérieur de l’église « Saint Nicolas de Sofia :

Même s’il était né à Ioannina, il se sentait Bulgare. Un homme qui vivait en bon chrétien et qui était un exemple pour ses concitoyens. Plus d’une fois, on a voulu le convertir à l’islam, mais il tenait bon. Même quand on lui a demandé d’accomplir les rites musulmans, il a refusé d’obéir, et il a été lynché par les hordes ottomanes. Son corps a été brûlé du côté du site Tarnitsata où ses cendres ont été éparpillées.

Снимка

Un vrai chemin de Croix que le saint homme a suivi…Après sa mort, les chrétiens se réunissaient régulièrement autour d’une cabane en bois qui faisait office d’église. En 1895, 17 ans après la libération de la Bulgarie du joug ottoman, une campagne de dons fut lancée pour ériger une église à la mémoire de Saint Nicolas de Sofia. Le prêtre Nikolay Kraptchanski sillonna l’Europe pour récolter des fonds, et même l’empereur russe fut mis à contribution. Le projet fut confié au jeune architecte Anton Torniov. L’église fut consacrée et ouverte aux fidèles en 1900. Le père Spas poursuit son récit :

L’iconostase est un chef-d’œuvre, une vraie merveille, fruit d’un travail de 12 ans. Il a été sculpté par les frères Nestor et Lazare Alexievi, représentants de l’école de sculpture de Débar. J’officie dans cette église depuis 30 ans et à chaque fois que je regarde l’iconostase, je découvre un nouveau détail fascinant. Les fresques de l’église sont dues à Nikolay Rostovtsev.

Снимка

Qui sont les personnes qui franchissent les portes de l’église ?

Des Bulgares, des étrangers aussi. Des chrétiens ou pas. Je reconnais leur ferveur à la façon dont ils font le signe de croix.  Malheureusement, nous vivons à l’époque du consumérisme et je vois souvent des gens qui entrent à l’église, achètent un cierge et se comportent comme s’ils étaient dans un supermarché. Je pense que les Bulgares sont beaucoup plus superstitieux que croyants. Et il est de notre devoir, en tant que représentants du clergé, de faire en sorte que la foi occupe la place qui lui est due dans l’éducation, les mœurs, les traditions

Récit : Sonia Vasséva

Crédit photos : www.sveti-nikolai.com




Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

Fête de la cathédrale "Saint Alexandre Nevski"

La cathédrale "Saint Alexandre Nevski" est en fête ce 23 novembre. Symbole de la capitale bulgare, elle a été construite en "signe de reconnaissance au peuple russe pour la libération de la Bulgarie du joug ottoman en 1878". 2024 a été l'année du..

Publié le 23/11/24 à 10:00

La cathédrale patriarcale "Saint Alexandre Nevski" fête ses 100 ans

Les 22 et 23 novembre l’Église orthodoxe bulgare célèbre le centenaire de la consécration de la cathédrale patriarcale "Saint Alexandre Nevski" . Pendant un siècle la cathédrale "a été témoin de tous les troubles, espoirs et déceptions, joies et..

Publié le 22/11/24 à 08:30

La mission secrète du dirigeable L 59, ou comment la ville de Yambol est entrée dans l’histoire avec un record du monde

Un matin froid de novembre 1917, en pleine Première guerre mondiale, le dirigeable L 59 décolle de la base de Yambol en direction de la Tanzanie avec pour mission de ravitailler des unités allemandes en munitions et équipements. Le dirigeable..

Publié le 19/11/24 à 13:00