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Les Bulgares et l’euro: le cœur n’y est plus!

A première vue la Bulgarie semble un des candidats les mieux placés pour l’adoption de l’euro. Le pays est d'ailleurs obligé de le faire en vertu de son accord d’adhésion à l’Union européenne. Qui plus est, la monnaie nationale bulgare le leva est fixée à l’euro et en réalité 1 euro vaut toujours 2 leva bulgares. Cequi peut être considéré comme un accord de fiançailles entre les deux parties, fiançailles qui supposent des sentiments tendres et chaleureux entre les futurs jeunes mariés qui se promettent d’attendre un peu en restant fidèles l’un à l’autre jusqu’au jour du grand et beau mariage officiel.
Oui, mais dans le cas de la Bulgarie et de l’euro il semble que les choses ne vont plus aussi bien qu’auparavant, que la passion s’est quelque peu estompée et que des rides sur les heureux et tendres visages du début de la flamme sont devenues de plus en plus nombreuses prémisses d'une passion en manque d'ardeur. Le cœur n’y est plus, c'est clair.
Les raisons pour ce début de séparation ou du moins un éloignement sans heurts sont différentes et la faute est de part et d’autre. La Bulgarie ne respecte plus aussi strictement les règles de Maastricht pour la dette publique, le déficit budgétaire, l’inflation, elle reste un pays aux marchés monétaires et financiers relativement mal développés, ses positions commerciales sur les marchés internationaux sont faibles et hésitantes.
L’euro, de son côté, a essuyé pas mal de revers au cours de la crise financière mondiale et sous les coups de la crise grecque, la reprise dans la zone euro n’est pas convaincante, les problèmes se multiplient et deviennent chroniques. Dans cette situation ni la Bulgarie considère l’euro comme une priorité immédiate, ni la zone euro meurt d’envie d’attirer de nouveaux membres qui viendront l'encombrer de leurs propres problèmes. C’est justement ce que vient d’annoncer ces jours-ci la Banque centrale européenne en proclamant qu’aucun des sept pays candidats à l’euro n’est prêt à rejoindre la zone euro car ils ne répondent pas aux exigences requises. Ceci pourrait bien être vrai du point de vue technique, mais on pourrait avec une grande dose de certitude affirmer que pour pas mal des anciens membres de la zone euro, ces critères sont depuis longtemps devenus impossibles et que personne ne se donne plus la peine de les respecter. On pourrait de manière motivée conclure que les problèmes ne sont plus ni techniques, ni bancaires, mais avant tout politiques. En Bulgarie on se rend très bien compte que le pays n’est pas en ce moment le bienvenu dans la zone euro et on ne se donne pas beaucoup de peine à répondre aux fameux critères requis. Car à Sofia on se rappelle très bien le cas de Schengen quand malgré les succès à 100% de la Bulgarie au niveau des exigences techniques et formelles, le pays n’a tout de même pas été admis pour des raisons politiques dans la zone de libre circulation. Le cas de l’euro est identique. Ce qui fait que la politique à ce propos des autorités bulgares se résume au bon viel agade latin  festina lente / "Hâte-toi lentement!"/. Il existe des plans gouvernementaux dans ce domaine, mais rien de bien concret et de pressant. L’échange des alliances et des voeux des jeunes mariés attendra des jours meilleurs...




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