Coup de théâtre hier, alors que des consultations avaient réuni les partenaires de la coalition gouvernementale pour aplanir les positions sur le veto présidentiel concernant les amendements au Code électoral ! Subitement et sans crier gare, le parti ABV a annoncé son retrait du pouvoir et le départ d’un des siens, Ivaylo Kalfin, jusqu’ici vice-premier ministre et ministre du Travail. Une menace qui planait depuis quelques mois et qui hier, a été mise à exécution !
Avec le retrait du parti ABV, le gouvernement ne peut plus compter que sur une majorité de 114 voix, alors qu’il en a besoin de 7 de plus, pour que ses décisions soient entérinées sans problème. Le premier ministre Boyko Borissov a accepté la lettre de démission de Kalfin et le Bloc réformateur de droite s’est même dit satisfait du départ de la seule formation de gauche.
Rappelons qu’il y a deux jours, Boyko Borissov avait déjà pressenti le cours des choses, disant que les amendements du Code électoral mettaient en péril la stabilité du gouvernement et sa majorité parlementaire. Depuis hier, il doit choisir entre continuer de gouverner avec le Bloc réformateur et le Front patriotique, en comptant sur les 14 voix du Centre démocratique uni, ou alors se diriger carrément vers des législatives anticipées.
Paradoxalement, le retrait du parti ABV du gouvernement conforte les positions des « Démocrates pour une Bulgarie forte », qui font partie du Bloc réformateur, mais qui depuis quelque temps, ont décidé de faire de la résistance et ne pas soutenir le gouvernement. Tout porte à croire que dans la nouvelle configuration politique, ils seront mieux entendus.
Le départ du parti ABV aura certainement un impact sur les processus dans l’espace de gauche. A ce propos, Le Bloc réformateur comme le Front patriotique ont vu dans cet acte un rapport avec l’intention de la nouvelle présidente du PS, Cornélia Ninova de restructurer avant de réunifier la gauche afin de préparer son retour dans la grande politique. En effet, le jour de son élection, Ninova a déclaré en parlant du gouvernement que "le bateau coulait et qu’il était évacué par son équipage. Par conséquent, l’heure était venue pour le retour du PS avec un nouveau projet social".
Plusieurs sont les explications du départ du parti ABV dont une, fort plausible, préfigure une implication forte dans la campagne de la prochaine présidentielle en Bulgarie. Ainsi fin mars, le leader de ce parti et ex-président de la République, Guéorgui Parvanov, n’a pas voulu répondre directement à la question de savoir s’il briguera un nouveau mandat, mais n’a pas manqué de préciser qu’il fallait l'exclure du rôle de vice-président de la République dans le futur couple présidentiel. Depuis hier, Parvanov observe le silence…
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