La fête de Saint Théodore (en bulgare Todor) est célébrée le premier samedi du Grand Carême pascal. D’après les témoignages historiques, les Bulgares vénèrent se saint depuis le haut Moyen Âge, en alliant le culte des Saint-Martyrs Théodore Tiron et Théodore le Stratilat. Dans l’iconographie le Saint est présenté comme un cavalier sur un cheval blanc. La fête populaire Todorovden (le jour de Todor) est dédiée à la santé des chevaux. C’est aussi la fête de l’élevage de chevaux et du sport équestre. A cette occasion des courses de chevaux sont organisées dans l’ensemble du pays.

Dans le calendrier orthodoxe, Théodore Tiron est un saint guerrier, qui est mort en martyre en 306. Un demi-siècle après sa mort, il apparaît devant l’archevêque de Constantinople Eudociade, pour sauver ses frères dans la foi, les protéger du péché et des tentatives de retour aux religions païennes. Il suggère à l’archevêque de demander aux chrétiens de ne pas faire leurs courses au marché, car les aliments pour la diète du carême ont été contaminés de sang. C’est pourquoi, ils doivent acheter que du blé et le manger bouilli toute la semaine. Ce serait pour cette raison que les orthodoxes font cuire du blé et célèbre la Saint Todor le premier samedi du Carême pascal.

Dans la tradition bulgare, la Saint Todor est aussi la fête des chevaux et les rites exécutés visent à assurer une meilleure santé et la fertilité des juments. Les familles distribuent du blé, maïs, petits pois et fèves cuits. Dans l’imaginaire populaire, Todor monte sur un cheval blanc, il est protecteur, mais il porte aussi certains traits démoniaques. Tel un ressuscité parmi les morts, le dimanche de la Saint Todor il rode comme un fantôme après le coucher du soleil et peut porter malheur. Selon les vielles croyances,  pour se protéger de ses méfaits, il faut suivre un régime strict tout au long de la première semaine du Carême pascal. Les prohibitions concernent surtout les activités féminines, celles qui étaient considérées comme « travail de femme ».

De nos jours, on organise encore des courses de chevaux pour la Saint Todor. Dans le passé c’était surtout des hommes célibataires qui y participaient et le vainqueur était considéré comme quelqu’un de particulièrement doué.

Dans le passé, le dimanche de la Saint Todor les femmes avaient le droit de laver leurs cheveux, avant ou pendant la course de chevaux, ce qui allait rendre leurs chevelures aussi fortes que celle des queues de cheval. Aussi, d’autres rites associaient cette fête à la fertilité des femmes, leur santé et beauté. De nos jours, dans certains villages on pratique encore le kourban, qui est une offrande sacrificielle d’agneau, suivie d’un repas partagé et commun.

Vesrion française : Miladina Monova