Selon des informations préliminaires, aujourd'hui, lors du sommet entre l'UE et la Turquie, les dirigeants européens envisagent de mettre fin au flux migratoire non réglementé vers l'Europe de l’Ouest et du Nord passant par les pays des Balkans occidentaux. Dernièrement le flux utilisant cette route a été fortement limité, ce qui augmente l'intérêt des réfugiés et des trafiquants pour d’autres chemins tournants menant vers l'UE, dont certains passent par la Bulgarie. Sofia sait très bien cela et pendant le pont des jours fériés à l’occasion de la fête nationale, le 3 mars, le gouvernement a montré qu'il était déterminé à ne pas permettre la création d’un circuit migratoire alternatif à travers la Bulgarie.
D’urgence, sur l’ordre du Premier ministre Boïko Borissov, dans la région du poste-frontière "Koulata" à la frontière avec la Grèce, ont été organisés des exercices sous le nom "Frontière - 2016" visant à coordonner les actions conjointes des Ministères de l'Intérieur et de la Défense, et de la Croix rouge bulgare, dans des conditions de pression migratoire accrue. Plus de 400 militaires, gendarmes et policiers ont participé à l’entraînement à tous les endroits possibles où l’on pourrait s’attendre à des tentatives de franchir la frontière du côté de migrants illégaux. On a construit des camps sur le terrain pour les gardes des frontières et les autorités régionales et municipales ont reçu des instructions sur ce comment les soutenir. Pour l’appui financier de ces actions d’envergure, le gouvernement est prêt à recourir à l’excédent budgétaire d'environ 130 millions d'euros formé en février et il a été rassuré qu’il pourrait également compter sur les fonds européens s’il s’agit d’éventuelles actions humanitaires. La moitié des participants à la formation continuent à être présents dans les zones frontalières, et dans le Sud-Ouest de la Bulgarie sont déployées des unités qui en cas de besoin peuvent rapidement se déplacer vers la frontière.
En cas de pression migratoire accrue, la tâche principale des gardes-frontières sera de diriger les migrants vers les postes-frontières officiels. Le gouvernement a l'intention de laisser passer les migrants vers l'Europe Occidentale uniquement après la prise d’empreintes digitales, après des examens médicaux et après avoir reçu la confirmation d’une destination prête à les accueillir. Le Premier ministre Borissov se rend au sommet UE-Turquie à Bruxelles plutôt optimiste, en espérant que ce dernier soutiendra une telle procédure. Son espoir est basé sur les assurances écrites du président du Conseil européen, Donald Tusk, et certaines déclarations du président français et de la chancelière allemande. Plus concrètement, Borissov s’attend à ce que le Conseil européen accepte le rétablissement de l'espace Schengen, que la notion "migrants illégaux" reste telle quelle, et que les violations à la loi ne soient pas tolérées.
L’Agence européenne Frontex a rapporté que, en excluant la route des Balkans, avec l'approche du printemps on observe déjà un mouvement dans toutes les directions de l'afflux de réfugiés vers l'UE – à travers la Bulgarie et la Serbie, de la Grèce par l'Albanie et l'Italie, ou à travers l’Ukraine. Mais il y a encore des chances pour que ces nouvelles routes alternatives soient prévenues. Avant le sommet UE-Turquie, Bruxelles et Ankara se sont sérieusement rapprochées sur la question de la réadmission à grande échelle en Turquie des migrants économiques arrivés en Grèce. Selon des sources de la CE, un tel accord formalisé à Bruxelles serait l'un des premiers signes de résolution de la crise des réfugiés. A la veille de la réunion, l'OTAN a annoncé qu'il élargit sa mission dans la mer Egée contre les trafiquants d'êtres humains vers la Grèce et l'Europe et renforce la coopération avec l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex. L'Union fera la même chose dans les eaux territoriales grecques et turques. Toutes ces actions vont probablement dissuader les réfugiés de monter sur des barques pour se diriger vers les côtes européennes. Les changements adoptés par Ankara quant au régime des visas avec certains pays africains permettront aussi de réduire l'afflux de migrants.
Les actions pour limiter et réglementer efficacement le problème des réfugiés semblent enfin bien coordonnées et orientées vers une politique commune. Une telle politique est-elle possible et quand est-ce qu’on ressentira ses résultats – c’est ce que doit montrer ce soir le sommet entre l'UE et la Turquie.
Version française : Sia Karaguiozova
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