Podcast en français
Taille du texte
Radio nationale bulgare © 2024 Tous droits réservés

La crise des réfugiés, les menaces d’Erdogan et la position de la Bulgarie

Photo: BGNES

Au début de cette semaine nous avons appris la tragédie des deux femmes migrantes retrouvées mortes de froid dans les environs de Malko Tarnovo, près de la frontière turque. L’une semblait avoir environ trente ans, l’autre peut-être autour de 16 ans. Selon le ministère de l’Intérieur ces femmes faisaient partie d’un groupe de 19 réfugiés clandestins, qui ont été abandonnés par leurs passeurs.

Pendant ce temps, les tensions entre Ankara et Bruxelles sur la question des réfugiés montent. Il y a quelques jours, le président turc Recep Erdogan a menacé d’inonder l’Europe de migrants, si cette dernière ne fait pas plus d’efforts pour soutenir la Turquie. Il s’est dit excédé par les pressions d’ouvrir la frontière aux quelques dix milles personnes fuyant la dernière offensive de l’armée syrienne contre les opposants dans la ville d’Alep. Rappelons que la Turquie a accueilli 2,7 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui depuis 2011 la guerre dans leur pays. « Nous savons être patients, a – t-il déclaré, mais à un moment donné nous pouvons ouvrir les portes et leur souhaiter „bon voyage“ ».  

Si Erdogan met ses menaces à exécution, nous savons vers où d’abord vont se diriger les réfugiés – vers la Grèce et la Bulgarie. Et s’il ne faisait que bluffer ? C’est vrai qu’il n’a pas jugé suffisante l’aide d’1 milliard d’euros de l’ONU, d’autre part les 3 milliards d’euros promis par l’UE se font attendre. Or, la Turquie a déjà dépensé de son propre budget environ 10 milliards d’euros depuis le début de la guerre en Syrie. C’est logique que la Turquie demande plus pour retenir le flux de réfugiés.

Le ministre de la Défense Nicolay Nentchev qui a commenté les propos d’Erdogan a déclaré « que nous devons être préparés à tous le scénarios possibles ». Il a voulu rassurer en ajoutant que l’armée bulgare a les ressources suffisantes pour garder la frontière. Cependant, si demain à nos frontières se pressent des centaines de milliers de réfugiés, on sait qu’aucune armée n’arrivera à les retenir. Si l’on ajoute à cela la visite à Sofia de Dimitris Avramopoulos, Commissaire européen à la Migration, il semble bien que tout le monde se prépare à l’éventualité d’une nouvelle grande vague de réfugiés.

De son coté, la ministre de l’Intérieur Roumiana Batchvarova a rassuré son interlocuteur en confirmant que la position bulgare ne coïncidait pas avec celle du groupe de Visegrad et surtout de la Hongrie, qui demande à la Bulgarie de fermer sa frontière avec la Grèce. « Nous devons soutenir la Grèce qui est notre voisin et partenaire ». C’est l’hiver, la pression migratoire sur la Grèce n’a pas baissé, mais pour le moment la Bulgarie reste à l’écart de leur trajectoire d’exil. Mais jusqu’à quand ?

Version française : Miladina Monova




Последвайте ни и в Google News Showcase, за да научите най-важното от деня!

Tous les articles

GERB n’engagera des négociations que si elles visent la formation d'un gouvernement régulier...

Des négociations entre leaders politiques ne seront possibles que si elles portent sur la formation d'un gouvernement régulier et d'une majorité qui placera les intérêts de l’État au-dessus de ceux des partis. Telle est la condition posée par la..

Publié le 25/11/24 à 12:41

Roumen Radev : "Le Vietnam est un partenaire important pour la Bulgarie"...

A l'issue de son entretien avec son homologue vietnamien, Luong Cuong, le président Roumen Radev a indiqué que la Bulgarie continuera de soutenir le renforcement de la coopération entre l'Union européenne et le Vietnam, comme annoncé par l'envoyée..

Publié le 25/11/24 à 10:05

Visite officielle de Roumen Radev au Vietnam...

Le président Roumen Radev est en visite officielle au Vietnam. Une cérémonie sera organisée pour son accueil au Palais présidentiel à Hanoï où il s'entretiendra avec le chef de l’État vietnamien, Luong Cuong. Le président Radev aura aussi des..

Publié le 25/11/24 à 08:00