Le Musée d’histoire militaire à Sofia a ouvert ses portes pour une exposition consacrée aux 70 ans de la fin de la Second guerre mondiale intitulée : « La guerre que l’on ne pouvait éviter ». Nous avons demandé à la directrice du musée Sonia Penkova quelles réponses l’expo donne aux questions sur la participation de la Bulgarie à la guerre la plus meurtrière dans l’histoire de l’Europe.
« Cette question est au centre de la conception de l’expo, explique notre interlocutrice. Pour les organisateurs qui ont travaillé sur les collections présentées, la Bulgarie n’a pas eu d’autres alternative et face aux Grandes puissance, le pays ne pouvait plus rester neutre et devait s’impliquer ».
En avril 1941 la Bulgarie s’engage du côté de l’Axe et laisse les troupes allemandes occuper son territoire. Ils s’en suivent des actes de « guerre symbolique » comme la déclaration de guerre aux Etats Unis et à la Grande Bretagne, qui n’est que formelle. En même temps, la Bulgarie refuse d’envoyer des soldats sur le front germano-soviétique et ne participe pas à l’invasion hitlérienne de l’URSS. A la fin de la guerre le pays passe du côté des Alliés et participe à de réels combats et envoyant des troupes contre l’armée allemande.
Mais retraçons l’histoire depuis le début avec Sonia Penkova :
« Depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants bulgares observent avec inquiétude ce qui arrive dans des pays beaucoup plus puissants, qui ont de vraies armées et des ressources pour résister. On voit l’Allemagne envahir l’Europe et comment la machine de guerre arrive vers nous. Alors, les responsables politiques se mettent à réfléchir sur le mode de participation le moins douloureux pour une nation qui avait déjà donné énormément de victimes lors des guerres balkaniques et de la Première guerre mondiale, en poursuivant son idéal de réunification de tous les territoires peuplés de Bulgares ».
Mais le pays qui reste un certain temps neutre ne peut éviter de s’impliquer car la menace allemande approche. Au printemps 1941 l’Allemagne commence sa campagne balkanique et exige de la Bulgarie de rentrer dans l’Axe et de devenir une base arrière pour la conduite d’opérations militaires dans d’autres pays balkaniques. En décembre 1941, après l’offensive japonaise à Pearl Harbour, la Bulgarie en tant que membre de l’Axe doit déclarer la guerre aux USA et au Royaume britannique.
Ajoutons que la Bulgarie s’inscrit dans l’histoire de l’humanité avec son acte de résistance contre la déportation des Juifs bulgare qu’elle sauve de l’Holocauste, grâce à l’action politique du député Dimitar Peshev, de nombreux intellectuels, de résistants et de l’église orthodoxe qui refusent de collaborer. Le tsar Boris III lui-même ne montre aucun enthousiasme pour suivre les directives de l’Allemagne. A la fin de la guerre, 50 000 juifs bulgares ont été sauvés des camps de la mort.
Comme pendant la Première guerre mondiale, la Bulgarie s’engage du côté allemand au nom de sa doctrine nationale, en espérant récupérer des territoires voisins peuplés de Bulgares ethniques. Mais étant de nouveaux du mauvais côté elle ne reçoit rien à part la Dobroudja du Sud, déjà rallié en 1940.
L’exposition est présentée en noir et blanc avec des photos, documents et des films documentaires. On peut entendre les sons de la guerre avec les bombardements anglo-américains de Sofia, à la fin du conflit. On peut voir et écouter les discours d’hommes politiques et des interviews avec des témoins de l’époque. Les installations interactives permettent de ressentir tout le drame de l’histoire de la guerre. Pour les enfants, des écrans avec touch screen permettent un accès plus simple à l’information. L’expo continue jusqu’à fin février.
Version francaise : Miladina Monova
Crédit photos : Vénéta Pavlova
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