La Maison de Vélian est un des monuments de la culture d’importance nationale dans la ville de Bansko. Son histoire est liée à deux notables bien connus – Ivan Hadjiradononv et Vélian Ognev. Le premier est un des négociants en coton les plus riches dans cette région, le second est un peintre d’icônes et un sculpteur sur bois qui est devenu connu grâce aux peintures murales laïques au sein de l’école artistique de Bansko.

„Il s’agit d’une des plus anciennes maisons de Bansko, elle a été construite au milieu du 18e siècle et elle illustre très bien le phénomène de la maison-forteresse, explique Gueorgui Pitov, le commissaire du musée de Vélian. Ceci signifie qu’en plus d’être une habitation, elle a joué également un rôle de défense. Les habitants de Bansko ont commencé à bâtir des demeures de ce genre avec des murs épais en raison du chaos dans l’Empire Ottoman et de la multitude de bandes de brigands. Dans certaines habitations l’épaisseur des murs va jusqu'à un mètre et demi. Les maisons sont dotées de solides et massives portes en bois et de nombreuses caches. Au 18^e siècle Bansko devient un centre commercial et ses habitants s’occupaient de négoce de coton, de tabac, de vin et de différentes épices de Grèce et du bord de la Mer Egée à destination d’Europe Occidentale. D’où ils ramenaient des marchandises industrielles et des armes pour l’Empire Ottoman en accumulant de considérables pour cette époque fortunes. C’est justement ces fortunes-là qui attirent les brigands et obligent les habitants de la ville à bâtir des demeures-forteresses.”

Mais Ivan Hadjiradonov dépose le bilan car le commerce de coton emprunte d’autres chemins – par mer, depuis les ports grecs jusqu’à Trieste. C’est à ce moment qu’il vend sa maison à la mairie.

„Vélian Ognev, un des peintres les plus connus de l’école de Debar, arrive à ce moment à Bansko, poursuit Gueorgui Pitov. Il est invité par le maire Lazare Guerman pour décorer l’église de la Sainte Trinité. Il fait connaissance avec la sœur de Néophyte de Rila – Sofia Benina, il la prend pour épouse et la mairie lui propose cette maison comme récompense pour ses peintures. Il la rénove et la décore de peintures murales. En fait c’est la première maison décorée de cette manière à Bansko. Les fresques dans la chambre des femmes sont les mieux conservées. C’est la chambre de son épouse où elle accueille ses amies. Il y a deux peintures murales dans cette chambre – la première consacrée à Istanbul, la seconde – à Venise. Vu que la chambre est peinte en différentes nuances de bleu, on l’appelle également la chambre bleue. C’est peut-être la plus belle place dans toute la maison. Sofia Benina est la deuxième femme de Vélian Ognev. Avant elle il été marié à une Italienne avec laquelle il a beaucoup voyagé en Europe. Et en arrivant à Bansko il souhaite que cette chambre soit la plus belle. C’est pour cela qu’il peint les deux peintures murales. En ce qui concerne les décorations du plafond, elles sont les mêmes que celles dans l’église de la Sainte Trinité. On estime qu’ils les a peint d’abord dans la maison et après les avoir approuvé ils les dessine de nouveau, cette fois-ci dans l’église.”

Initialement, en-dessous du salon se trouvait l’étable de la maison et c’est pour cela qu’elle était très chaude et la famille s’y réunissait très souvent, Etant donné cependant que ce salon était assez sombre, Vélian y a peint sur les murs des miroirs pour créer l’illusion d’une chambre plus grande et plus claire. On trouve ici la grande cheminée qui chauffait, illuminait et servait à faire la cuisine, De ce salon on pénètre dans la chambre de travail de la maîtresse de la maison où se trouvait son métier à tisser et d’autres ustensiles qu’elle utilisait pour tricoter et coudre. Suit la chambre des enfants. Quand un enfant venait au monde il y était logé dans la compagnie de son père et de sa mère jusqu'à l’âge de 3 ans. Puis on passe dans la chambre commune pour rejoindre les autres membres de la famille. A gauche est disposé le grand salon où l’on accueillait les invités. C’est la chambre la plus ensoleillée et ses murs sont presque entièrement peints de fresques. Vu que pendant de longues années la maison n’a pas eu de propriétaires avant de devenir un musée, le toit a été endommagé et beaucoup de ces peintures murales sont dans un mauvais état.

En été la famille se réunissait principalement dans la loggia, annonce Gueorgui Pitov. Aujourd’hui encore elle a conservé un coin destiné au relaxe, tout comme un petit foyer permettant de préparer vite de la nourriture. On admirera les magnifiques sculptures sur bois. Des ateliers et des caves étaient disposés au premier étage. Et un détail important – dans la chambre des enfants il y a une entrée pour la cachette dans laquelle on pénétrait à l’aide d’un escalier de pierre. Autrefois, un tunnel spécial reliait la maison à la maison voisine de Sirlechtov qui était équipée de cachettes très sûres et secrètes avec beaucoup plus d’issues de secours.