Roumen Skortchev, un des artistes peintres bulgares les plus illustres, travaillant l’illustration, la gravure, le dessin et la peinture, nous a quitté au mois de septembre 2015, à l’âge de 82 ans, pendant qu’il préparait son exposition à la Galerie nationale des Beaux-Arts à Sofia. Elle a été inaugurée quelques mois plus tard en mémoire à l’artiste et va durer jusqu’au 10 janvier 2016. La conservatrice de l’exposition est Souzana Karanfilova qui travaille avec l’artiste peintre depuis l’an 2000. Ils font connaissance à l’occasion de l’exposition “Graphique petit format”, quand elle le contacte pour lui demander de donner deux de ses graphiques à la même galerie. Et ce n’est que le début. Par la suite, Roumen Skortchev fait des dizaines de dons à la galerie et la coopération entre l’artiste de renommée et la jeune critique d’art continue 15 ans.
“C’était quelqu’un de très ponctuel et correct dans ses relations avec les gens - se souvient Souzana Karanfilova. - Il était très rangé, ses archives personnelles étaient très bien cataloguées. Très loin du désordre bohème des artistes, peut-être parce qu’il avait étudié l’architecture du paysage. C’était un ingénieur et cela se voit beaucoup dans ses graphiques, ses illustrations, dans les détails. Et maintenant, pendant que je rangeais sa dernière exposition, j’ai vu dans ses illustrations dans différentes éditions pour enfants combien minutieusement il a dessiné les différentes espèces végétales.”
L’exposition “Levers et couchers” porte le nom du dernier livre de Roumen Skortchev, un livre autobiographique avec des essais et des illustrations sur lequel il travaille les derniers mois de sa vie et qui sort un jour avant sa mort, le 6 septembre 2015. “Entre les œuvres de l’exposition nous avons placé des fragments de textes du livre pour que le public comprenne mieux quel créateur était Roumen Skortchev”, raconte Souzana Karanfilova. Au vernissage étaient présentes son épouse Eli Skortchéva et ses deux filles, Dénitza et Rossitza, elles aussi des artistes qui vivent aux Etats-Unis. Elles sont arrivées spécialement pour l’événement et ont lis quelques petits extraits du livre.
“L’exposition présente 170 œuvres qui font partie de la grande donation que l’artiste fait à la Galerie nationale des Beaux-Arts en 2003, 2009 et la dernière en 2015 que nous avons réalisée avec son épouse Eli – ajoute Souzana Karanfilova. - Roumen Skortchev nous a donné au total 323 œuvres et maintenant nous exposons la moitié dans les genres peintures, graphiques, illustrations et dessins. Et je pense que c’est ça justement qui est typique pour lui - une très forte présence dans tous les domaines où il travaille. Son graphisme est épuré et avec un style, sa peinture est très riche et colorée et son illustration soutient le texte, mais pas seulement. Comme il disait lui-même, “le texte est juste un manuscrit sur le bureau de l’auteur. Ce qui fait le livre c’est l’illustration et le design”. En fait, chez lui l’illustration d’un livre est une œuvre dans l’œuvre. Il est l’auteur de modèles incroyables dans l’illustration contemporaine pour enfants, comme par exemple pour les “Petites histoires de grenouilles” de Yordan Raditchkov, des contes de Karel Capek, “Les braves grillons” d’Assen Raztsvetnikov, pour lesquels il est inscrit sur la Liste d’honneur de Hans Christian Andersen dans le domaine de l’illustration. Il reçoit une médaille d’honneur et un diplôme avec “Gratitude” du Ministère de la Culture de la Russie pour la popularisation de l’œuvre de Pouchkine avec les livres qu’il a illustrés. Je considère que Roumen Skortchev est une figure très digne dans la culture bulgare de la 2e moitié du 20e et du début du 21e siècle. Ses œuvres font partie non seulement des collections de musées en Bulgarie, mais aussi à travers le monde, car il était un très grand donateur. Ses illustrations accompagnent plus de 200 œuvres littéraires classiques, tels que des livres de Yavorov, Pouchkine, Omar Khayyam, Baudelaire, Lorca, les frères Grimm. Des livres présents quasiment dans toutes les maisons bulgares et qui tombent entre les mains de nos enfants.”
Version française : Sia Karaguiozova
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