Après deux décennies de négociations intenses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le monde, le sujet est à nouveau à l'ordre du jour, cette fois-ci à la COP21 à Paris (30 novembre - 11 décembre 2015). Le monde s’attend à un nouvel accord global sur le changement climatique et à la résolution de certains différends en ce qui concerne l’engagement des différents pays par rapport à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il y a des désaccords qui restent, mais d'autres sont surmontés, et comme a souligné le président bulgare Rossen Plevnéliev dans son discours à la tribune de la COP21, le débat a lieu à un moment où le coût de "l'énergie propre" a considérablement diminué et les capacités de limiter la consommation d'énergie ont augmenté. Contrairement aux années précédentes, les plus grands pollueurs - les Etats-Unis et la Chine – ne négocient plus sur les questions climatiques comme des adversaires et depuis l'année dernière ils ont un accord bilatéral de lutte commune pour réduire les émissions nocives. Cependant, il reste des désaccords importants entre les pays développés et ceux en développement. Les pays en développement insistent à ce que les pays développés, ceux qui émettent le plus d'émissions de carbone, financent la transition vers une énergie plus verte et préparent les pauvres à faire face aux premières conséquences du changement climatique. Les promesses sont grandes, mais loin des 100 milliards de dollars attendus par an.
Après les déclarations officielles, la conférence de Paris est déjà en plein dans les négociations pour le plus compliquées. La délégation bulgare a pour mandat de défendre des positions sur les questions de financement et de développement des hautes technologies, ainsi que du renforcement des capacités pour atteindre un développement durable dans le contexte des changements climatiques et de l'adaptation aux nouvelles conditions. Notre délégation est confiante et participe au forum avec le moral que la Bulgarie fait partie des 13 pays membres de l'UE qui, comme la Commission européenne l’a avoué fin octobre, vont remplir tous leurs objectifs nationaux d'ici 2020 dans le domaine des sources renouvelables, de l'efficacité énergétique et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant du transport, de l'agriculture, des bâtiments et de la gestion des déchets.
En effet, sept ans avant la date limite, la Bulgarie a su augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique jusqu’à 20%. Elle a réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20% et en même temps à accroître l'efficacité énergétique de 20%. Et maintenant le pays partage l'objectif de l'UE de réduire d'ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre de 40%. La Bulgarie est aussi parmi les bons élèves en Europe en ce qui concerne la préservation des écosystèmes naturels et de la biodiversité, car un tiers de son territoire est protégé par les plus hautes normes mondiales de protection de l'environnement faisant partie du réseau européen Natura 2000. Mais certains de ces succès, comme par exemple le déploiement prématuré de 20% de sources d'énergie renouvelables, ont eu un coût social important pour la population. D’autres, tels que la préservation d’une grande part des zones naturelles, génèrent souvent des tensions entre l'Etat, le secteur privé et les organisations écologiques non gouvernementales. L’engagement fort du gouvernement à protéger l'environnement ne suscite pas toujours les approbations de tous.
De toute façon, l'engagement de notre pays est actif. Et pendant qu’à Paris on négocie sur les questions globales, à Sofia se tient une conférence sur les changements climatiques et les défis auxquels sont confrontés la nature bulgare et le tourisme.
Jusqu’à la fin de la Conférence de Paris il reste plus d'une semaine et il est encore difficile de dire comment elle se terminera, mais les estimations intermédiaires sont plutôt optimistes. La fin du discours du président bulgare Rossen Plevnéliev au forum de Paris a aussi été optimiste, mais en même temps dramatique: « L'avenir est inestimable, mais les émissions de carbone ne le sont pas. Aujourd'hui, nous devons décider comment nous allons payer ce prix parce que l'enjeu c’est notre demain."
Version française : Sia Karaguiozova
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