Les élections législatives en juin 2001 marquent un tournant dans la transition politique bulgare. Le vainqueur mettra fin à un modèle politique bipolaire, qui s’était installé depuis le début de la période démocratique. Il s’agit du Mouvement national Siméon II, dirigé par l’ancien enfant-roi Siméon de Saxe-Cobourg-Gotha, qui vivait en exil en Espagne depuis 1944. La victoire fracassante de son parti est en due surtout à la déception des électeurs bulgares du résultat des réformes entreprises par le gouvernement précédent d’Ivan Kostov. Le mouvement de Siméon II avait fait des promesses populistes d’augmenter en peu de temps le niveau de vie des Bulgares, ainsi que d’établir une politique « morale et honnête ».
Le 6 avril 2001, à deux mois des élections, Siméon prononce son fameux discours, qui à l’époque enchante les esprits et interpelle une vague d’électeurs. Il promet aux citoyens de redresser le pays en 800 jours. Il annone un programme politique qui n’est pas particulièrement clair, mais dans lequel les citoyens se reconnaissent.
“ Avec ces paroles, je m’adresse à vous pour inaugurer la formation du mouvement national Siméon II au nom de deux idées principales : Premièrement, une transformation rapide et effective du niveau de vie chez nous, en mettant en place une économie de marché compétitive et l’augmentation des investissements étrangers avec l’entrée de capitaux étrangers conséquents. Je suis prêt à proposer un paquet de mesures économiques et de partenariat entre acteurs économiques et sociaux, dont la mise en place donnera lieu à l’essor du fameux esprit de travail et d’entreprise bulgare, et pas plus tard que 800 jours, votre vie sera différente. Deuxièmement, nous allons mettre fin à la politique politicienne et nous allons œuvrer pour unir la nation bulgare autour d’idéaux et valeurs traditionnelles, lesquelles ont pu conserver sa grandeur au long des siècles.
Troisièmement, nous allons introduire des règles et des institutions, qui vont permettre d’éradiquer la corruption qui est devenue l’ennemi numéro 1 de notre pays et qui condamne le peuple à la pauvreté, en repoussant les capitaux étrangers ».
Les Bulgares ont aimé le fait que leur esprit travailleur soit placé au fond du programme de réformes du nouveau gouvernement et que la corruption sera combattue.
Ainsi, nous avons commencé à compter les 800 jours, en attendant que les promesses deviennent réalité. Hélas, la déception de tarde pas d’arriver. Plus tard, Siméon II expliquera l’échec de ses réformes avec l’expression : « le Bulgare a une puce défectueuse implantée dans la tète ». Sans doute, il n’imaginait pas en arriver là, lorsque le soir de la victoire électorale en 2001 il déclarait :
« Le Mouvement national Siméon II est prêt à gouverner en coalition avec toute les formations politiques qui partagent ses idées principales et soutiennent son programme. Ce programme c’est : développement économique durable, intégration dans l’UE et dans l’OTAN, lutte contre la corruption, haut esprit de responsabilité de la part de tout ceux qui participent au pouvoir, un système judiciaire fiable, en accord avec les normes européennes ».
Pour réussir son programme, le Mouvement de Siméon II avait besoin de partenaires politiques, car malgré sa victoire écrasante, un seul député lui manquait pour avoir la majorité absolue. Ce partenaire ne pouvait pas être L’Union des forces démocratique qui venait d’être désavouée par les électeurs. Il ne restait plus que la Mouvement des droits et des libertés, le parti des Turcs ethniques, comme contrepoids indispensable. Le parti de l’ancien enfant-roi a terminé son mandat en laissant le même sentiment de déception que les gouvernements précédents. Cependant, dans cette période la Bulgarie a réussi deux objectifs principaux : l’entrée dans l’UE (2007) et dans l’OTAN (2004). Du reste, les grandes privatisations des télécommunications, de l’électricité et des monopoles publiques bradés par le gouvernement ont conduit l’électeur à la même retombée d’enthousiasme qu’avec les dirigeants précédents.
Version française : Miladina Monova
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