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La clôture à la frontière avec la Turquie: entre deux maux, il faut choisir le moindre!

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Photo: BGNES

Souvent la Bulgarie est citée par les médias étrangers à cause des clôtures de barbelés qu’elle érige à sa frontière avec la Turquie pour stopper le flux de clandestins. Certains font preuve de compréhension, d’autres critiquent une démarché jugée radicale, même si d’autre pays font de même, juste pour se protéger. Il n’y a pas longtemps, un journal allemand est allé même jusqu’à dire qu’après avoir aboli des murs, l’Europe est maintenant en train d’en ériger de nouveaux…

Les Bulgares, eux-mêmes, n’ont pas un avis tranché sur la question, certains se rappelant l’époque où au nom des valeurs de la démocratie, il a fallu abattre les clôtures avec la Turquie et l’ex-Yougoslavie, installées à l’époque du socialisme. D’autres approuvent cette démarche par crainte de l’afflux massif et incontrôlable de migrants. Pour mémoire, dès le début de la mise en place des 30 premiers kilomètres de clôture, le ministre de l’Intérieur de l’époque avait déclaré qu’il aurait préféré ne pas recourir à de pareilles mesures. Un choix difficile à faire, sous le mandat d’un gouvernement de gauche, et qui reste d’actualité, pour ne pas dire qu’il se généralise à l’ensemble de la frontière avec la Turquie, sous le gouvernement actuel de centre-droit de Boyko Borissov. Car la Bulgarie ne souhaite pas perdre le contrôle d’un processus dont pourraient profiter des éléments criminels, qui pourraient infiltrer les groupes de malheureux qui fuient leur pays d’origine où leur vie est réellement menacée.

Et il ne faudrait donc pas prendre trop au sérieux les critiques d’hérisser de nouveaux murs de la honte, alors que la Turquie a réinstallé 145 km de clôture de barbelés le long de sa frontière avec la Syrie et prévoit même de renforcer son système de sécurité dans les zones frontalières à grand risque où seront également installés des postes de contrôle et de défense. Tout porte à croire, que face à la pression migratoire, chaque pays cherche à trouver les solutions les plus appropriées pour endiguer sa propagation. Car le phénomène concerte la Bulgarie et la Turquie, mais aussi l’Europe toute entière et l’Amérique où le candidat à la succession de Barack Obama, le milliardaire Donald Trump a insisté pour la mise en place d’une clôture de barbelés entre les USA et le Mexique.

Pour en revenir aux Balkans, si le flux migratoire est plus ou moins stoppé par terre, il ne l’est pas par mer, loin de là, et nous sommes chaque jour témoins des nombreuses embarcations de fortune qui arrivent tant bien que mal sur les côtes italiennes et grecques. Depuis le 19 juin, les autorités en Macédoine auraient enregistré plus de 30 000 demandes d’asile de personnes arrivant de la Grèce voisine. La Grèce qui elle aussi a érigé un mur à sa frontière avec la Turquie.

Une chose est claire, ériger des clôtures et autres dispositifs dissuasifs n’est qu’une mesure palliative et temporaire, qui ne pourrait que minimiser l’impact d’un problème qui prend chaque jour plus d’ampleur, fruit d’une crise politique et humanitaire de toute une région du monde.  Pour résoudre le problème il faut s’attaquer à sa source, là où les tensions se créent et où les débordements et les actes de violence font naturellement fuir les gens. Or, les pas décisifs en ce sens sont pour l’heure plutôt hésitants, probablement par crainte de conséquences plus lourdes. D’où la sage décision de choisir entre deux maux le moindre…

Version française : Sonia Vasséva



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