Cette semaine nous avons été témoins de déclarations contradictoires de la part de nos dirigeants politiques, que nous n’arrivons pas toujours à comprendre. Font-ils exprès de créer de la confusions ou est-ce parce qu’ils ne savent pas eux-mêmes où ils en sont ? Expliquons tout d’abord de quoi il s’agit. Le Président Rossen Plevnéliev, que certains observateurs définissent comme un russophobe, a clairement exprimé cette semaine à Kiev tout son soutien aux sanctions économiques contre Moscou et pour le maintien de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Aux côtés de son homologue ukrainien Petro Prochenko, Rossen Plevnéliev a aussi réitéré la position bulgare sur l’annexion russe de la Crimée, qui viole le droit international. Il s’est tellement emporté dans son enthousiasme qu’il a garni son discours d’exclamations qui rappellent des slogans : « La Bulgarie ne reconnait et ne reconnaitra jamais l’annexion de la Crimée » ou « Pour nous la Crimée c’est l’Ukraine et l’Ukraine c’est l’Europe », ce qui laisse supposer que la Russie est en Asie. Deux jours plus tard, notre Président s’est déclaré pour la prolongation des sanctions économiques contre la Russie.
Un autre son de cloches s'est fait entendre du coté du Premier ministre Boyko Borissov, que certains définissent comme politicien pro-américain. Ainsi il a déclaré a l’agence de presse russe TASS : « Je prie Dieu pour que les leaders politiques s’entendent entre eux et pour que les sanctions contre la Russie ne soient pas prolongées ». Il a ajouté que la Bulgarie fait tout son possible pour rétablir les bonnes relations avec la Russie, « des relations historiques d’amitié et de reconnaissance du peuple bulgare envers le peuple russe, qui datent de la Guerre d’indépendance de la Bulgarie et qui ne dépendent pas des conjonctures politiques ».
Alors, au bout de cette semaine et pour ce qui est de la politique vis-à-vis de la Russie, on se demande de quel côté la balance va peser. Du coté de la ligne du Président ou de celle du Premier ministre ? Est-ce un bluff pour jouer au plus fin, ou la démonstration de dissensions au sein de la majorité au pouvoir ? L’avenir nous le dira.
Version française : Miladina Monova
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