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La Grèce veut la reprise immédiate des négociations mais l’Europe que veut-elle?

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Yannis Varoufakis
Photo: EPA/BGNES

Hier, les Grecs ont voté massivement « Non » au référendum. Après une nuit d’euphorie partout dans le pays, vient le temps de la réflexion et de la prise de décisions, épisode dont on ne connait pas encore l’issue. Nous ne savons pas ce qui en sera des futures négociations, si la Grèce restera dans la zone euro et quelle sera la position de ses créanciers. Ce que l’on sait en revanche c’est que la Grèce va entrer dans une période difficile qui affectera par conséquent l’ensemble des pays-membres de l’UE. Dès l’annonce des résultats du référendum, l’euro est tombé de 1, 21% contre la devise américaine, ce qui signifie une baisse de la devise bulgare qui est liée à l’euro.

La Grèce est un des pays leaders en Europe du Sud-Est et ses difficultés vont avoir un impact sur tous ses voisins, surtout sur les pays balkaniques candidats à l’adhésion européenne. Mais les problèmes à venir ne sont pas seulement économiques, ils sont aussi politiques. Pour la Bulgarie, la question qui se pose est de savoir quel sera l’impact des évènements en Grèce sur les politiques de l’élargissement de la zone euro. Il y a seulement quelques jours, le gouvernement bulgare a créé un Comité de coordination pour préparer la Bulgarie à adopter la monnaie européenne. La nouvelle victoire politique de Syriza ne va-t-elle pas renforcer les positions de ses sympathisants dans toute l’Europe ? La ligne politique qui s’est exprimée par la victoire écrasante du non, crée un précédent, qui peut donner des idées aux citoyens d’autres pays européens. En Bulgarie, il y a aussi des sympathisants de Syriza, ainsi que de fervents adversaires, qui ont même appelé le phénomène Syriza un « virus », qui contamine l’opinion bulgare, comme on peut le voir avec l’appel de certains pour annuler la dette de la Compagnie nationale d’électricité et pour moins d’orthodoxie financière.

Dans sa première allocution après le référendum hier soir, Alexis Tsipras a déclaré que les négociations avec les créanciers doivent reprendre immédiatement et que la question de l’annulation partielle de la dette et de son échelonnement doit revenir à l’ordre du jour, comme le FMI l’a recommandé. 

Tôt ce matin, le ministre des Finances Yannis Varoufakis a annoncé sa démission, pour faciliter les négociations de son pays avec l’Euro-groupe, ce dernier ne souhaitant plus s’entretenir avec lui. La situation est telle qu’il est temps de devenir politiquement responsable et notre gouvernement doit s’y engager aussi, d’autant plus que certains des créanciers de la Grèce sont aussi ceux de la Bulgarie. Dans le même temps, la Bulgarie doit coordonner sa politique nationale avec celle de l’UE. Dans quelques heures, les nouvelles négociations commencent et, sans doute, des jours et des semaines s’écouleront avant de recevoir des réponses à nos questions. 

Version française : Miladina Monova




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