Lundi dernier (27 avril), à l’initiative du président et commandant suprême de l’Armée bulgare, Rossen Plevnéliev, s’est tenue une réunion du Conseil consultatif à la sécurité nationale (CCSN), dont les membres sont tous les partis parlementaires et les principaux ministres du gouvernement. Cette dernière réunion a été consacrée à l’état et aux problèmes des forces armées bulgares dans la situation actuelle en Europe et dans le monde, assez tendue et conflictuelle. Le ministre de la Défense Nikolay Nentchev a présenté à l’attention des politiciens un rapport spécial contenant des propositions de mesures et de réformes, en insistant sur la nécessité de moderniser et réarmer d’urgence l’armée, et d’augmenter les subventions d’Etat pour la défense, conformément aux directives et instructions adoptées par l’OTAN au Pays de Galles.
Après la réunion du CCSN, les acteurs majeurs dont dépend la politique de défense de la Bulgarie, ont exprimé leur satisfaction des recommandations du Conseil car il avait confirmé les engagements du pays envers l’OTAN et assuré que les principaux principes et lignes directrices de l'Alliance seront respectés et appliqués en Bulgarie aussi.
Cependant, à part la rhétorique politiquement correcte et pro-OTAN, les analystes ont pu distinguer quelques positions qui joueront certainement un rôle crucial dans la formulation et l'adoption au parlement des modifications législatives finales concernant les forces armées. Le premier ministre Boïko Borissov, dans son style à lui, toujours direct, n’a pas hésité à dissiper toutes illusions, en soulignant que quand on promet de l'argent supplémentaire pour la défense, il faudrait expliquer d’où l’on va le prendre. « Nous n’avons pas cette possibilité pour 2015 et cela je l’ai dit à tous les partenaires - a continué le premier ministre. - Nos préoccupations premières sont les pensions de retraite, les infrastructures, l’éducation. En 2016, nous disposerons de plus d’argent et nous allons réaliser cette réforme dans l’armée », a dit Borissov.
Le président Plevnéliev, lui, considère que les forces armées sont une priorité stratégique nationale. Ces positions apparemment différentes, mais évidemment bien pensées, reflètent la répartition des rôles entre le pouvoir du président et le pouvoir de l'exécutif. D'une part, le message envoyé est clair – c’est que la Bulgarie est un allié fidèle et sûr de l'OTAN, mais d'autre part, on explique qu'elle ne dispose pas des fonds nécessaires pour le réarmement et qu’on s’attend à une aide extérieure pour la modernisation de l'armée.
Dans cette situation, l'armée bulgare, qui compte à peine 30 000 soldats en service permanent, continuera en plus, pour on ne sait pas combien de temps, à compter sur son armement vétuste russe presque du temps de la Seconde Guerre mondiale ou acheté d'occasion de pays occidentaux, pour le maintien duquel il n’y a pas d'argent. Mais en revanche, cette année, nos soldats et officiers recevront des uniformes toutes neuves Made in Bulgarie.
Version française : Sia Karaguiozova
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