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Ivan Yahnadjiev : "Le dessin d’un enfant nous fait découvrir des chemins insoupçonnés vers lesquels on a toujours tendu"

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« Ivan, le talent et les enfants » - tel est le titre du nouveau documentaire qui a été présenté en avant-première au Complexe national de la culture et au lycée italien à Sofia où enseigne l’artiste peintre Ivan Yahnadjiev. Le film nous introduit dans le monde du peintre où le travail, le talent, et le dévouement sont des ingrédients essentiels. L’interview accordée à RBI nous donne plus de détails :

« Je n’ai jamais cru que dessiner avec des enfants serait à ce point passionnant. Vous savez, le dessin d’un enfant nous fait découvrir des chemins insoupçonnés vers lesquels on a toujours tendu. C’est tellement sincère et spontané.  Par expérience, nous savons que dans sa façon d’agencer les formes et les couleurs l’enfant ne triche pas. Les grands peintres sont à cheval entre l’enfant et l’adulte. Picasso confesse qu’il lui a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant.


« C’est quelque chose qu’il a dans ses tripes, quelque chose que tu l’on ne peut lui imposer -  quel que soit l’objet que vous lui demandez de dessiner, il le fait à sa façon – poursuit le peintre. Le soleil sera plus grand que les maisons, ou le coq plus grand qu’elles. Les enfants ont leur monde à eux. J’ai fait partie de plein de jurys pour dessins d’enfants, eh bien vous ne trouverez jamais de dessin dans lequel il y aurait des horreurs, de la violence et des cataclysmes. Les enfants bulgares dessinent un monde de paix et de lumière.


Et lorsque vous contemplez ces dessins le déclic se fait, nos enfants n’ont pas envie de vivre notre vie. Il semble que dans un certain sens nous les avons tourmentés par nos problèmes. Ils veulent vivre à leur façon, unique et non pas d’après nos lois à nous. Dans ce contexte, je dis que si les politiques ou les adultes en général, regardaient de plus près les dessins d’enfants, ils sauraient enfin ce que la vie doit être. »

D’après l’artiste peintre il est primordial d’inspirer à l’enfant la confiance en soi, de l’encourager. Par exemple en faisant un panneau :


« Lorsque vous faites de l’art avec un enfant vous n’avez pas le droit de dire – il fait ce qu’il peut, non, comme souvent j’entends de la part de collègues. Vous devez l’aider à voir les couleurs, à aimer la musique. C’est un défi pour moi qui est important. Il y a un bel écriteau à l’école qui dit : « Aide-moi à transcender. »


D’ailleurs à l’école où enseigne Ivan, on peut admirer des dessins des plus petits mais aussi de magnifiques panneaux créés par les plus grands et le peintre lui-même, l’un d’eux est en noyer et représente un moulin à vent, reconstitué à partir de 30 kilos de pain en tranches. Une installation de trois mètres qui représente un hérisson multicolore dont les épines sont représentées par 500 000 stylos, etc. On est pris par les couleurs vives qui caractérisent la palette du peintre. Ses tableaux décorent beaucoup de maisons et galeries en Bulgarie, mais à l’étranger aussi.

« Le moment où le tableau entame sa propre vie est magique. Lorsque vous l’avez peint, il n’est pas encore achevé. Il ne devient tableau que lorsqu’il sort de l’atelier et prend sa route. Il est vendu, offert, réoffert, etc. – c’est curieux de tomber sur un de tes tableaux dans un endroit complétement insolite, où à l’étranger. Ce n’est que du bonheur. »

Le peintre est à l’origine de plusieurs événements artistiques en Italie avec son fils qui y habite.


« Je dirais qu’à la base, c’est mon fils, car il travaille à Rome en tant que journaliste au parlement et artiste en même temps. La dernière fois nous avons dessiné sur des voitures accidentées au côté de la présidente de la Chambre des députés Laura Boldrini. L’idée sous-jacente était de faire comprendre à quel point nos enfants sont précieux et combien il faut être vigilant au volant. Ça s’est passé à Rome, à 3-4 mètres du parlement. Un autre moment amusant, c’était les 250 parapluies tendus sur des cordes que nous avons peints à Assisi toujours en Italie. C’était en été et lorsque le soleil brillait les couleurs se reflétaient sur les pavés. On a fait du body art aussi et plein d’autres bizarreries. »

 Version française : Lubomira Ivanova

Archives personnelles de l’artiste, Anastas Djidrov, Veneta Pavlova






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