Le lev bulgare a un taux de change fixe par rapport à l’euro ce qui revient à dire que la baisse de la monnaie européenne se répercute fatalement sur la monnaie nationale bulgare. Et vice-versa. Et aussi chance pour certains et malchance pour d’autres, ces derniers temps l’euro enregistre des baisses historiques au regard de la monnaie dominante, le dollar américain. Les raisons en sont nombreuses et ce n’est pas le sujet qui nous préoccupe. Pour la Bulgarie et pour son économie ouverte, donc extrêmement dépendante de l’import-export il est de loin plus important de tirer les conclusions et les résultats concrets de cette tendance qui se maintiendra pour le moins jusqu’à septembre 2016 selon la Banque centrale européenne.
En Bulgarie les paiements en général se règlent en léva, la monnaie nationale, mais par contre la grande partie des marchandises provient de l’import, donc leur prix est fonction des taux de change. La même chose vaut aussi pour l’industrie qui travaille à l’exportation – elle est liée elle aussi au yo-yo des taux de change, car c’est de ces taux que dépendent les recettes des exportateurs.
En tant que membre de l’UE, les échanges du pays s’effectuent à plus de 60% dans l’Union en conséquence avec des partenaires issus des 28 et ils sont réglés en euros. Dans ce cas là point de problèmes pour ce qui est des taux de change vu que le lev est relié à la monnaie unique européenne. Les 40% restants des échanges commerciaux bulgares partent vers des pays hors UE et en proviennent et dans la plupart des cas ils sont réglés en dollars américains, la monnaie qui est en nette progression pour l’heure. Donc, les prix en dollars des produits bulgares destinés à l’exportation reculent ce qui devrait booster leur offre, en théorie du moins. Par conséquent les exportateurs devraient gagner davantage des ventes suite aux ventes plus importantes. Néanmoins les chiffres ne confirment pas cette théorie, mais indiquent que pour le seul mois de janvier, les exportations bulgares à destination de pays hors UE ont baissé de 2,5% au regard de janvier 2014. La conclusion est que pour l’heure les exportateurs bulgares ne sont pas en mesure de tirer des profits de l’euro (donc du lev) actuellement bon marché.
D’autre part, l’offre des marchandises payées en dollars devrait baisser selon les règles du jeu, les distributeurs bulgares devraient réfléchir à deux fois avant de les acheter car il leur serait plus difficile de les écouler sur le marché à cause de leur coût élevé. Il serait donc logique de s’attendre à voir baisser les importations en provenance de pays hors UE ce que confirme par ailleurs la statistique officielle – en janvier la chute était de 10% par rapport à la même période de l’année écoulée.
Cependant il y a certains produits importés hors UE et en premier lieu de Russie dont le niveau d’importation demeure une constante : le pétrole et le gaz dont la Bulgarie se fournit auprès de la Russie à près de 100% et qu’elle paie en dollars pour la coquette somme de plus de 4 milliards de dollars par an. Le prix du pétrole a baissé, la baisse ayant été ressentie par les automobilistes qui paient moins à la pompe. Pourtant cela s’est produit avant la dégringolade de l’euro et le bond spectaculaire du dollar. Désormais, même si le pétrole continue de baisser sur le plan mondial, les automobilistes ne pourront plus faire le plein avantageusement à cause du renchérissement du dollar.» Pour preuve, en Bulgarie le prix du carburant à la pompe est reparti à la hausse. Cette tendance se fait jour sur le marché de l’électroménager et téléviseurs et autres équipements de télécommunication qui proviennent en général des pays asiatiques qui commercent en dollars.
La conclusion qui s’impose est que pour le moment le business bulgare subit les contrecoups de la dépréciation du lev bulgare par rapport au puissant dollar américain et n’arrive pas encore à tirer profit des avantages relatifs de ces taux de change. Au final, pour le consommateur un dollar cher entraîne la hausse de toute une liste de prix. Ce qui, pour la plupart des Bulgares dont les revenus sont modestes est un coup dur à encaisser.
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