Le 15 mars on marque le Journée mondiale des consommateurs. Cette date en Bulgarie provoque beaucoup de perplexité au niveau du pouvoir d’achat. En effet, selon les derniers chiffres statistiques et des syndicats, ce pouvoir est extrêmement bas.

Tous ces chiffres ont attiré l'attention du syndicat Podkrepa qui a invité à une table ronde ses confrères de la Confédération des syndicats indépendants, des représentants des autorités et des employeurs pour discuter sur le problème des travailleurs pauvres en Bulgarie. L'analyse annuelle sur la croissance en 2015 publiée par l'Union européenne fin février place la Bulgarie sous une surveillance spéciale en raison de la pauvreté et des inégalités trop grandes en matière de revenus et de conditions sociales. Cela prouve sans équivoque que ces problèmes sont très graves.

En réalité, ce constat n’a rien de bien nouveau et de surprenant, du moment que le pays se range à la peu prestigieuse 48e place dans le classement annuel des pays les plus prospères dans le monde sur un total de 142 pays figurant sur la liste.  Le classement a été établi par le centre britannique de recherches Legatum Institute. Qui plus est, la Bulgarie est placée à la dernière place pour la productivité du travail. En effet, chaque Bulgare produit en moyenne 12 000 euros du PIB tandis qu'en Norvège, pays où la productivité du travail est la plus grande, la contribution individuelle est à hauteur de 145 000 euros. Au Luxembourg ce chiffre se situe au niveau de 117 000 euros. Les derniers chiffres indiquent tout de même que la productivité en Bulgarie augmente de 1.7% sur un an.

Un constat a été fait à l'unanimité à la table ronde des syndicats, des patrons et des pouvoirs publics. Tout le monde a été d'accord sur la conclusion que "pour qu'il n'y ait pas de travailleurs pauvres, l'économie doit bien tourner", pour citer le président exécutif de l'Association des industriels bulgares Bojidar Danev.  Mais on ne détecte rien de bien positif à cet égard et les institutions internationales les plus prestigieuses avec en tête la Commission européenne estiment que les perspectives pour la croissance économique en Bulgarie sont plutôt sombres. Toujours est-il qu’il ne faudrait pas être fataliste et croire que la Bulgarie est vouée à jamais à la misère car cette prévision ne concerne que les conditions actuelles et la structure actuelle de l'économie bulgare qui de toute évidence n'est pas en mesure de produire de la croissanсe économique, c'est-à-dire de garantir la prospérité des Bulgares. Et c'est précisément une des raisons principales pour les appels insistants aux réformes urgentes et, probablement, socialement douloureuses des structures sociales et économiques en Bulgarie. L'Union européenne a même jugé bon et nécessaire de contrôler et diriger ces changements étant donné que la communauté est basée sur le principe de la solidarité et personne ne serait enchanté de la perspective de voir ses voisins sombrant dans la misère et rouspétant tout le temps.