Selon les gouvernants, seules la libéralisation et la privatisation du secteur sont les remèdes capables de guérir le grand malade national cloué au lit. Il est bien connu que l’énergétique, un secteur public par excellence est malade depuis très longtemps et ce constat fait l’unanimité, aussi bien dans la société que parmi les politiques de tous bords. Selon la ministre de l’Energétique Téménoujka Andrééva, la Compagnie électrique nationale n’est pas en mesure de rembourser les 2 milliards d’euros de dettes et l’endettement continue à s’accumuler car on a une surproduction d’électricité qui est commercialisée à perte, en dessous de son prix de revient. Idem en ce qui concerne la fourniture de gaz, elle est aussi sous la houlette de l’Etat : pas une seule banque ne veut créditer le monopoliste Bulgargaz, car sa solvabilité est mise en question. Les problèmes s’accumulent avec les années, a reconnu la ministre lors du bilan des 100 jours du cabinet Borissov 2.
La grande priorité qui ne souffre aucun report est le sauvetage de la Compagnie nationale d’Electricité et l’argent qu’il faut dénicher pour colmater les brèches et rembourser la dette. Cette démarche n’est que la première étape qui permettra de la remettre sur pied, car parallèlement il faut mettre en œuvre des réformes rapides et radicales. Libéraliser le marché de l’électricité et privatiser la Holding énergétique bulgare qui détient et qui gère la part de l’Etat dans le secteur. Le ministère de l’Energétique a repris l’idée de privatisation partielle de la holding à hauteur de 15-20 % en affirmant qu’il poursuit ses analyses et les calculs pour ce faire.
On ne sait pas encore si des actions seront commercialisées à la Bourse des valeurs qui dépérit ou si elles seront proposées à une bourse étrangère plus prestigieuse et disposant de plus de liquidités. Le temps d’élucider toutes ces questions, on prend dans l’urgence des mesures à la va-vite, et comme on est en période électorale, les municipales étant prévues à l’automne, les gouvernants ne veulent pas augmenter les tarifs de l’électricité. Les premières mesures entrent en vigueur à la fin du mois de mars et envisagent d’exclure de la facture des particuliers l’électricité très onéreuse produite par les centrales thermoélectriques des unités industrielles et des centrales de chauffage collectif.
La compagnie ContourGlobal, actionnaire majoritaire de la centrale thermoélectrique „ContourGlobal Maritza Iztok 3“, a signé un mémorandum qui confirme sa disposition d'entamer des pourparlers avec la Compagnie nationale d'Electricité /CNE/ sur une éventuelle renégociation du contrat à long terme en vertu duquel la centrale vend de l'électricité à la CNE. Le ministère de l’Énergie envisage également de remanier les dispositifs réglementant la vente des certificats verts et de serrer la ceinture dans les compagnies énergétique publiques. Les tarifs préférentiels pratiqués à l’égard des producteurs et des fournisseurs d’énergie verte seront revus à la baisse également.
Libéraliser le marché de l’énergie électrique avant la fin de l’année est le deuxième remède au programme de sauvetage du secteur de l’énergie, mis en place par le gouvernement. Les consommateurs pourront choisir librement leur fournisseur d’électricité. Depuis un bon moment Bruxelles insiste pour l’introduction de cette politique, mais Sofia trouve toujours le moyen de reporter sa mise en œuvre effective. Non que par cette mesure elle pourra contourner la hausse inévitable des prix de l’électricité, mais au moins tout un chacun sera en droit de choisir son fournisseur.
Pour sauver de la catastrophe le secteur énergétique public, les autorités comptent énormément sur la réalisation de leur idée contestée qui est de faire de la Bulgarie un centre de répartition de gaz à destination des pays proches d’Europe centrale et de l’Est. Les gouvernants comptent beaucoup dans ce sens sur la mise en exploitation dans les plus brefs délais des supposés riches gisements de pétrole et de gaz de la zone économique bulgare en mer Noire.
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