Le Commandant Suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), le Général Philip Breedlove, a été en visite de deux jours en Bulgarie, à la veille de la 3^ème Conférence annuelle sur la sécurité à Sofia. Dans le cadre de sa visite, il s’est entretenu avec le premier ministre Boïko Borissov, le ministre de la Défense Nikolaï Nentchev et le chef de la Défense, le vice-amiral Roumen Nikolov. Dans une conférence au Club atlantique à Sofia, intitulée « L’OTAN après le Sommet au Pays de Galles » (en septembre dernier), le général Breedlove a mis l’accent sur les nouveaux défis et les nouvelles menaces pour la sécurité du Vieux continent et dans la région de la mer Noire, liés à la situation très dynamique dans le Proche-Orient et l’Ukraine de l’Est, ainsi que sur la nécessité de modernisation des forces armées avec les moyens nécessaires.

« La défense forte et l’Alliance forte commencent chez soi. Les nations doivent s’engager avec des investissements suffisants pour que leurs armées aient les capacités appropriées et soient opérationnellement compatibles avec l’OTAN » - a été catégorique Breedlove.

Le commandant suprême de l’OTAN en Europe a estimé hautement le partenariat de l’Alliance avec la Bulgarie et la participation de notre pays aux forces multinationales dans la région de la mer Noire:

« La Bulgarie est avant tout un partenaire fort et un ami proche de l’OTAN, qui a une contribution importante à la sécurité globale. Nous allons coopérer avec la Bulgarie et la soutenir dans ses efforts de moderniser et entretenir ses forces armées, comme cela a été convenu au Sommet au Pays de Galles. Non seulement l'aviation militaire, mais la flotte et les forces terrestres de l'Armée bulgare doivent aussi être compatibles avec l'équipement et les capacités de l'OTAN. Pour que la Bulgarie puisse participer activement aux forces alliées ici, dans la région. »

Le Général américain quatre étoiles Philip Breedlove a dit également que l’Alliance était très préoccupée par la violence croissante en Ukraine de l’Est et la concentration de troupes et d'équipement militaire russes près de sa frontière. A ses dires, il n'y a aucun doute dans l’intervention directe de la Russie en Ukraine.

"Au cours des deux derniers jours, nous avons été témoins de ce que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait déjà rapporté, continue le général. - Des colonnes d’équipement russe, principalement des chars, des systèmes d’artillerie et de défense antiaérienne, ainsi que des troupes de combat russes ont été détectés en train d’entrer en Ukraine. Mais ce qui m’inquiète le plus, est que la frontière entre la Russie et l'Ukraine, reconnue par la communauté internationale, est grand’ouverte et absolument non-fiable. Troupes, argent, soutien, fournitures, armes, tout passe au petit hasard et sans problème dans les deux directions et cette situation n’est pas bonne."

Le commandant suprême de l’OTAN en Europe a été catégorique que les frontières internationales doivent être respectées, mais selon lui, ce n’est pas la force qui résoudrait le conflit ukrainien. "Les dirigeants de l'OTAN et nombre de leaders mondiaux répètent depuis longtemps qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit en Ukraine - explique le général, - et qu’il doit y avoir une décision politique et ils continuent à travailler pour cela."

Le Forum à Sofia prendra fin demain. Les participants sont des experts bulgares et étrangers dans le domaine de la sécurité, de la défense et des relations internationales. Les débats se pencheront sur les risques et les défis suite à la crise en Ukraine, la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord, le terrorisme, les flux de réfugiés, etc. Parmi les accents de la conférence seront également la sécurité régionale des Balkans et de la région de la mer Noire, ainsi que le rôle de la Bulgarie à surmonter les défis.

Version française : Sia Karaguiozova