Quel gouvernement pour la Bulgarie à l’issue des élections législatives anticipées ? Nous avons recueilli les avis des analystes Kolyo Paramov, Dimitar Gronev, Anton Todorov et Dimitar Dimitrov :
« Une situation difficile et sans compromis quant à la possibilité de former un gouvernement stable – telle est la conclusion de Kolyo Paramov. – En plus, l’entrée de 8 formations politiques au Parlement qui se profile à l’horizon laisse peu de chances pour la constitution d’un gouvernement fort qui ait la patience, les capacités et l’ambition de réaliser des réformes structurelles qu’on attend en vain depuis déjà 25 ans. Dans cette situation, il faut mettre tout en œuvre pour aboutir à un compromis. Faute de quoi le cadre financier général du pays qui déjà est dans une situation particulièrement grave risque de s’écrouler. Il ne s’agit pas d’envisager une coalition entre le parti GERB et le Parti socialiste bulgare mais plutôt d’engager toutes les parties au nom de l’État. Je suis presque certain que la formule d’un « gouvernement du salut national » sera avancée dans 2-3 jours ».
« À mon avis, il y a plusieurs options différentes – estime Dimitar Gronev. – La première option se traduit par la formation d’une vaste coalition. Les inventions des politiques sont une toute autre chose. Selon moi, le PS doit saluer le parti GERB pour la victoire qu’ils ont réalisée. Par la suite, il faut se mettre autour de la table des discussions et mettre tranquillement au point toutes les priorités nationales dont les partis politiques parlent maintenant. Cette coalition, peu importe le nom et la forme qu’elle va prendre, doit se construire autour de priorités nationales que tous les partis partagent. On peut penser au modèle non-additif, c’est-à-dire tous les partis politiques fixent un cadre politique commun dans lequel il n’y a ni perdants ni gagnants car on réalise une nouvelle qualité qui n’est pas la fonction d’une addition mécanique des différentes composantes mais de plusieurs qualités. »
« Mon commentaire est univoque – la formation d’un gouvernement stable n’est pas possible – en est persuadé Anton Todorov. - Quant à la formation d’un gouvernement quel qu’il soit, ce sera une tâche particulièrement difficile. En effet, à l’issue des élections d’hier, il est devenu clair que la tenue de nouvelles élections était fort probable. Je suis conscient que de prime abord cet état de situation serait vu par les citoyens comme une malédiction mais c’est la réalité à ce jour. Il ne faut pas en avoir peur. Notre mission, celle des analystes politiques, consiste à expliquer que la machine à élections a déjà tourné dans d’autres pays de l’UE sans qu’ils se soient écroulés. C’est l’exemple de l’Italie. Toujours est-il qu’en Bulgarie, vu les attentes énormes dans la sphère publique, les changements fréquents du l’exécutif sont considérés comme une forme d’instabilité. En clair, les Bulgares sont aux portes d’un hiver long et rigoureux. C’est une constatation désagréable mais qui a résulté de nos propres actes.
Est-ce que nous avons assisté à des élections honnêtes ?
L’avis de Dimitar Dimitrov :
« Je pense que nous avons assisté aux élections les plus sincères jamais organisées et surtout comparées à celles de 2009. Même la Cour constitutionnelle bulgare a dû invalider une partie des résultats. Il est vrai que le monnayage des votes et le vote dirigé sont des phénomènes assez répandus en Bulgarie mais à mon avis la sanction de la Cour constitutionnelle est un signe d’assainissement ».
Et voici pour conclure un micro trottoir réalisé à chaud à la sortie des urnes :
Tanya Bélovodska, 44 ans, cadre, et optimiste de nature :
« J’ai voté dans l’espoir d’une plus grande sécurité, pour que les jeunes restent en Bulgarie, qu’il y ait moins de chômage, pas de braquages ni d’assassinats, pour un retour au calme et à la vie normale et plus sereine ».
Momtchil, 29 ans, jeune parent :
« Evidemment, le changement je l’attends et je l’espère, mais ce n’est pas évident. Tout le monde veut que la société aille mieux, et que nous ayons plus de possibilités pour mener une vie décente ».
Eli Todorova, 30 ans, jeune maman :
« Franchement, mes espoirs sont minces, je suis quand même allée voter pour éviter que quelqu’un d’autre décide à ma place. Sinon, j’ai besoin de beaucoup de choses, j’ai des rêves et des désirs mais malheureusement je crains que rien ne changera ni pour enfant ni pour mon travail. Pour ne rien vous cacher, j’ai déjà 30 ans et depuis que je suis majeure je suis toujours dans l’attente ».
Un retraité bulgare de 60 ans qui depuis de longues années vit et travaille en Russie :
« C’est la première fois depuis 40 ans que j’ai voté car je viens à peine de rentrer au pays. Pour ce qui est des attentes – plus de justice sociale et une vie meilleure. C’est ce que nous souhaitons tous, les Bulgares qui se sont installés à l’étranger ».
Version française : Krassimir Koprivenski
"L'annonce des résultats officiels des législatives anticipées, loin d'apaiser la société, a suscité de nouvelles tensions et remis en question la sincérité du scrutin". C'est ce qu'a déclaré le président Roumen Radev dans un commentaire sur les..
La Commission électorale centrale /CEC/ a rendu publique la répartition définitive des sièges de la 51 e législature de l’Assemblée nationale à l’issue des législatives tenues le 27 octobre. 8 partis entrent au parlement, comme annoncé par..
"La Macédoine du Nord n’a pas encore adopté les amendements constitutionnels nécessaires pour inclure dans sa Constitution les citoyens d’autres origines comme par exemple les Bulgares". C’est ce qu’a établi un rapport présenté par Olivér Várhelyi,..
L’Alliance des droits et des libertés (ADL) formée autour d’Ahmed Dogan soutient fermement la déclaration de PLC-BD qui ont demandé l’instauration d’un..
63 des 11 626 bureaux de vote sont sans enregistrements vidéo du jour des élections législatives anticipées. C'est ce qu'a annoncé la vice-présidente et..
"L'élection du nouveau président de l'Assemblée nationale conditionnera le début de négociations en vue de la formation d'un gouvernement. Le parlementarisme..