A l’instar de certains pays des Balkans, la Bulgarie a l’intention d’incriminer toute participation de citoyens bulgares aux agissements de l’Etat islamique connu encore sous son acronyme arabe DAESH. Pour ce faire, l’Assemblée nationale devrait voter une loi après les élections législatives anticipées du 5 octobre. C’est ce qu’a déclaré le ministre des Affaires étrangères Daniel Mitov à l’occasion d’une table ronde organisée à Sofia sur les « Perspectives de la politique étrangère de la Bulgarie ». Le groupement des mercenaires djihadistes qui opère sur le territoire de la Syrie et de l’Irak a donné lieu à une vague de réfugiés sans précédent dont une partie fait pression sur la Bulgarie et qui constitue, selon lui, une menace sérieuse pour la sécurité nationale du pays et de ses partenaires de l’UE et de l’OTAN.
« La Bulgarie s’est jointe aux efforts politiques de la communauté transatlantique qui tente de faire face par tous les moyens légaux aux dangers que véhicule l’Etat islamique », a assuré Daniel Mitov :
« La Bulgarie doit s’associer à ces efforts et j’espère que très prochainement nous aurons la chance de lancer une initiative législative qui aboutisse à l’incrimination de tout ce qui de près ou de loin touche à DAESH, ce qui nous oblige à exercer une politique étrangère puissante et responsable qui repose sur un consensus national le plus large possible. »
La Bulgarie a l’intention de maintenir la clôture de barbelés dressée le long de sa frontière avec la Turquie, une mesure temporaire pour stopper une nouvelle vague de réfugiés et renforcer les contrôles, a encore précisé le ministre des Affaires étrangères.
Quels sont les risques réels que court la Bulgarie face à l’Etat islamique? La réponse de Zornitsa Iliéva, experte des Balkans et du Proche-Orient :
“ L’Etat islamique ” présente de réels dangers non seulement pour le Proche-Orient, mais aussi pour les Balkans, ce qui signifie que la Bulgarie doit être très vigilante. Le DAESH a engendré un nouveau phénomène en matière de terrorisme et d’islamisation de zones immenses dans le monde et qui ne vise pas uniquement la population qui se revendique de l’islam. Ses objectifs sont clairement énoncés par ses leaders : « Nous voulons instaurer le califat pas seulement au Proche-Orient, mais aussi en Europe puis dans le monde entier, en puisant nos forces et en nous reposant sur nos lauriers historique du temps des Maures d’Espagne du Sud ». Il ne s’agit pas d’une religion, mais d’un islam politique qui prend de l’ampleur et qui entraîne de plus en plus de jeunes. Concrètement pour la Bulgarie, le danger est réel et les chiffres sont là pour nous le prouver. Un djihadiste recensé en Bulgarie, 150 au Kosovo, 190 en Bosnie-Herzégovine, une bonne centaine en Macédoine. D’où l’utilité, pour ne pas dire l’urgence de faire voter une loi qui incrimine le djihadisme. Car il ne faut pas oublier que la Bulgarie est un Etat multiethnique et que le fait d’accueillir des réfugiés nous oblige à un maximum de tolérance.»
« A ce jour, la Bulgarie a envoyé des armes et des munitions pour quelque 6 millions de dollars aux combattants au Kurdistan iraquien et elle n’est pas la seule puisque d’autres pays, dont la France, y font de même. Pour les Kurdes de Syrie la situation est très compliquée, car les bombardements et l’influence croissante des groupements islamistes au Nord de la Syrie ont forcé la population locale à fuir le pays en cherchant refuge en Turquie. Et justement en Turquie la question des Kurdes est très délicate, les Kurdes locaux n’étant pas autorisés à soutenir leurs frères d’armes dans les autres pays. Un vrai cercle vicieux… Quant à la Bulgarie, si elle n’envisage pas une participation directe aux opérations, elle ne compte pas non plus adopter la position de la République tchèque qui considère que cette question ne fait pas partie de ses priorités, donc il faut l’exclure. La Bulgarie, quant à elle, pourrait livrer des armes et mettre à contribution son savoir-faire. Elle pourra aussi sensibiliser tous les Syriens et Iraquiens qui font leurs études dans notre pays, qui parlent le bulgare et qui ne partagent pas les idées du DAESH », estime encore Zornitza Iliéva.
Version française : Sonia Vasséva
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