A peine formé, le nouveau Parlement européens’est attelé au travail dans le cadre de son mandat de 5 ans et avec ses 751 députés européens issus des 28 pays membres de l’Union européenne. La Bulgarie est représentée par 17 parlementaires, toutes couleurs politiques confondues.

Après l’élection des nouveaux présidents de la Commission européenne, du Conseil européen et du Haut représentant pour les affaires extérieures et la politique de la sécurité, c’est au tour des candidats aux différents portefeuilles, qui seront auditionnés et approuvés d’ici le 31 octobre lorsqu’expire le mandat de l’actuelle commission . 

Que prévoit le nouvel agenda de l’Europe ? Réponse de Maria Gabriel, députée européenne de l’année 2013 :

« Je pense que ce sera très intéressant, car nous assisterons à des phases très dynamiques. Pour commencer le nouveau Parlement européen devra composer avec une fraction de sceptiques et d’anti-européens à tendance nettement nationaliste, qu’il faudra empêcher de bloquer les institutions et la législation de l’UE, car c’est l’avenir de 500 millions de citoyens qui en dépend. Ce sont d’ailleurs ces craintes qui ont poussé les deux plus grands groupes parlementaires, celui du PPE/Parti populaire européen/ et celui des Socialistes et des Démocrates à essayer de coopérer au nom des intérêts communs de l’Europe. Le choix de Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Federica Mogherini aux postes clé de l’UE est un signal fort contre les turbulentes déclarations et propos excités des partis d’extrême droite, comme celui de Nigel Farage en Grande-Bretagne. Nous attendons avec impatience l’audition des nouveaux commissaires européens. »

Quelles seront les nouvelles priorités de l’Europe ? 

„ Elles sont on ne peut plus claires : l’emploi et la relance économique, mais aussi la mise en place d’une politique énergétique commune, qui devient une urgence, surtout avec la crise entre l’Ukraine et la Russie. Il faudra aussi endiguer les flux migratoires qui frappent de plus en plus aux portes de l’Europe. Nous ne devons pas non plus permettre une Europe à double vitesse qui tolère les discriminations au sein des 28. A ce propos, nous devons tout faire pour éviter de nouvelles campagnes contre les Bulgares et les Roumains, c’est inadmissible ! Le chômage et surtout celui des jeunes est aussi une priorité sur laquelle il faut plancher avec sérieux. Nous parlons de plus en plus de redressement économique, de réindustrialisation, du marché du numérique, dont la finalisation apportera, à elle seule, 500 milliards d’euros de bénéfices à l’UE. La politique des visas n’est pas non plus à négliger, car il n’est pas normal que 6,6 millions de touristes aient été empêchés de venir en Europe en 2012 pour des raisons purement administratives. En clair, les 28 devront essayer de voir plus large, et surmonter les réflexes égoïstes du protectionnisme national. » 

Quels sont les risques auxquels l’Europe est exposée ?

« Les risques sont tant sur le plan intérieur qu’extérieur, dit en conclusion Maria Gabriel. - Le chômage, pour commencer, qui affecte tous les pays de l’Union. Quant aux risques venant de l’extérieur, ce sont les évènements en Ukraine, en Syrie et au Proche-Orient. Nos relations avec les USA sont tout aussi importantes, mais aussi les négociations sur les nouveaux traités commerciaux. L’Union européenne a l’ambition de créer le plus grand marché euro atlantique intérieur dans le monde, mais pas au prix de compromis européens très contraignants. Nous nous opposons catégoriquement à la libéralisation de la culture qui n’est pas une marchandise comme une autre. Ce n’est pas une AOC ou une IGP ! Et puisque nous parlons partenariats, en plus des USA, nous dévons aussi développer des échanges stratégiques avec la Russie et le Proche-Orient. Et tout cela dans le respect du principe de transparence et de la concertation au sein de l’Union européenne. »

Version française: Sonia Vasséva