Une fois de plus, les piquets de grève sont plantés par les employés de l’entreprise « Systèmes d’irrigation ». En cause, des salaires impayés depuis le mois d’avril. La situation qui tire probablement ses origines d’un amendement déraisonnable de la Loi sur les eaux en 2010 se répète périodiquement depuis lors.
Sans entrer dans les détails, le mécanisme est le suivant : l’approvisionnement en eau des agriculteurs devrait former les bénéfices de la société et les activités de « prévention de l’impact négatif des eaux », à savoir le maintien des équipements et le drainage en cas de pluies diluviennes, sont prises en charge par l’État. Cependant, pour diverses raisons, l’État ne remplit pas ses obligations financières vis-à-vis de la société. Particulièrement embarrassé, le vice-ministre de l’Agriculture par intérim, Guéorgui Kostov, a souligné devant les médias que l’État n’avait pas moyen d’intervenir sur le problème des arriérés de salaire.
« C’est une entreprise publique mais commerciale et l’État ne peut donc pas débloquer des fonds pour le paiement des salaires sous risque d’être accusé par la Comission européenne d’accorder une aide d’État non autorisée, a expliqué le ministre. »
Mais derrière le problème des salaires se cache un autre, beaucoup plus significatif – l’état déplorable du système d’irrigation dans le pays. L’effondrement des exploitations agricoles coopératives de l’époque communiste et la restitution des terres à leurs propriétaires ont conduit à la démolition du réseau très bien développé de barrages, canaux et stations de pompage servant à l’irrigation. « C’est à la société « Systèmes d’irrigation » que nous devons le contrôle en cette année particulièrement pluvieuse », avoue le vice-ministre.
Toujours est-il que le directeur exécutif de la société, Dimitar Métodiev, tire la sonnette d’alarme :
« Cela ne veut pas dire que nous sommes à l’abri de nouvelles situations de crise à l’avenir. La plupart des équipements et surtout les stations de pompage et de drainage datent des années 70 du siècle dernier. Les barrages sont construits pendant les années 50-60 et leur délai technologique d’exploitation est déjà dépassé. »
Pour trouver une solution à cet énorme problème, nous avons fait appel à la Banque mondiale qui d’ici juin 2015 doit élaborer une stratégie d’aménagement et de gestion du système d’irrigation en Bulgarie. D’habitude, la Banque mondiale octroie des subventions pour ce type d’activités, mais vu la situation urgente et critique dans laquelle se trouve notre pays, c’est l’État qui paye à la Banque pour élaborer cette stratégie, explique le vice-ministre de l’Agriculture. Les négociations ont démarré en 2012 mais le contrat n’a été finalisé qu’en juillet de cette année. La Banque dispose de délais très courts, a déclaré à Radio Bulgarie Guéorgui Kostov. Quels sont les objectifs que nous avons fixés aux experts de la Banque mondiale ?
« Dans un premier temps, le projet doit effectuer une analyse de toutes les activités d’irrigation et de protection de l’impact négatif des eaux, a dit le vice-ministre. – Mais il faut aussi proposer des solutions concernant la structure, basée sur les bonnes pratiques mondiales. Deuxièmement, les amendements législatifs à envisager et enfin le délai transitoire de leurs mise en œuvre. Sans oublier le coût de cette opération et les options d’aide financière extérieure. »
Par aide financière extérieure on entend les fonds européens, notamment le Fonds européen agricole pour le développement rural et si possible pendant le cadre financier 2014-2020 de la Commission européenne.
Version française : Krassimir Koprivenski
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