À la fin de la semaine dernière le président du Parti socialiste bulgare Sergueï Stanichev a annoncé la tenue d’un congrès extraordinaire fin juillet qui devra désigner son successeur à la tête du parti. À la fin du mois dernier, Sergueï Stanichev a créé la surprise dans son propre parti déposant sa démission de l’Assemblée nationale bulgare pour prendre un siège d’eurodéputé. L’étonnement a été provoqué par le fait que Sergueï Stanichev affirmait, avant les élections européennes, que sa décision de se présenter comme tête de liste des socialistes bulgares était motivée par son désir d’augmenter les chances du parti et qu’il allait reprendre ses fonctions de chef du PSB une fois les résultats du scrutin annoncés. Et par conséquent, la nouvelle du week-end dernier était inattendue et embarrassante. Des questions sérieuses commencent à se poser…

À commencer par la nécessité de procéder à l’élection d’un nouveau président du Parti socialiste vu que le bureau exécutif a fait savoir, il y a tout juste une semaine, que Sergueï Stanichev allait garder son poste. Le changement est probablement dicté par des turbulences dans le parti et par le mécontentement croissant du directoire actuel. Si tel est le cas, il s’agit d’un changement imposé.

La deuxième question qui s’impose - pourquoi le départ du président du PSB est prévu fin juillet et non pas tout de suite ? Dans cette décision, ne faut-il pas décrypter l’intention de Sergueï Stanichev de devenir commissaire européen ? L’hypothèse n’est pas confirmée mais elle est appuyée par certaines indications. S’agissant de la nomination du futur commissaire européen bulgare, le premier ministre Plamen Orecharski a déjà déclaré qu’il allait procéder, le 16 juillet, à des consultations avec le nouveau président de la Commission européenne. Ce qui pourrait expliquer le calendrier choisi par le premier ministre - il compte déposer la démission du gouvernement entre le 23 et le 25 juillet soit presque au même moment que le congrès extraordinaire du PSB.

Le fait que la démission de Sergueï Stanichev a été annoncée par lui-même et non pas par le directoire du parti est une indication claire de la tension qui monte au sein des socialistes. Sergueï Stanichev a laissé entendre que son poste pourrait être occupé par Dragomir Stoïnev, l’actuel ministre de l’Économie et de l’Énergie. Toujours est-il que ce n’est pas la seule candidature. La vice-présidente de l’Assemblée nationale, Maya Manolova, s’est également déclarée prête à diriger le parti. En même temps, elle a invité les leaders du PSB à rendre publics leurs relations avec des acteurs économiques. Maya Manolova a été catégorique qu’elle n’entretenait pas de relations avec des cercles économiques, peut-être pour suggérer le contraire vis-à-vis de Dragomir Stoïnev. En plus, il se peut que de nouveaux candidats fassent leur apparition jusqu’à la fin du mois de juillet.

L’annonce de la démission de Sergueï Stanichev et la tension qui a suivi présagent une compétition acharnée pour prendre les rênes du Parti socialiste. Quelles en seront les conséquences pour le parti et pour la vie politique en Bulgarie, reste à voir. Sergueï Stanichev a légué un bilan lourd : en 13 ans à la tête du parti il a perdu 10 scrutins et s’est engagé dans des coalitions aux résultats négatifs. Maintenant c’est l’heure des changements mais aussi des réévaluations et des conclusions !

Version française : Krassimir Koprivenski