La nouvelle est tombée hier, à l’issue du Conseil consultatif auprès du président de la République - des élections législatives anticipées se dérouleront cet automne en Bulgarie !

Et c’est Rossen Plévnéliev qui a fait officiellement cette annonce :

« Les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale, membres du Conseil consultatif à la sécurité nationale, ont passé en revue la situation politique en Bulgarie pour arriver à la conclusion que les élections européennes ont été loin d’apporter un surcroît de force et de légitimité au gouvernement actuel. Ainsi face à l’absence d’une alternative précise et compte-tenu de la nécessité d’une stabilité politique, les membres du Conseil consultatif se sont accordés sur la nécessité de tenir dans les délais les plus brefs des consultations pour finaliser les décisions suivantes : Primo, fixer la date des prochaines élections législatives qui devra être comprise entre le 28 septembre et le 12 octobre ; secundo,  définir les priorités immédiates de l’Assemblée nationale et du gouvernement sortant ; accélérer, en troisième lieu, le processus de finalisation des termes du traité de partenariat de la République de Bulgarie, permettant l’accès aux fonds structurels européens pour la période 2014-2020 ; définir des modalités claires pour la désignation du futur commissaire européen, issu de la Bulgarie ; mettre en place, in fine, toutes les conditions requises pour la tenue d’un scrutin honnête et respectueux des droits des citoyens. »

Le chef de l’Etat considère que toutes ces décisions vont dans le sens de la stabilité du pays dont les perspectives se dessinent plus nettement. Pour mémoire, depuis sa venue au pouvoir, il y a tout juste un an, le gouvernement de Plamen Orécharski a déclenché une série de manifestations, pour ou contre sa politique, qui ont sérieusement réduit sa marge de manœuvre. Dans cette situation plus qu’ambivalente, nous avons  recueilli les avis de deux Bulgares, l’étudiante et future journaliste Lora Vardarova de Sofia, qui soutient le gouvernement, d’une part, et Emil Tomov, 28 ans, ferme opposant au gouvernement et membre de l’Initiative pour la refonte du Code électoral, d’autre part,  qui nous donnent spontanément leur point de vue sur la crise politique en Bulgarie :

« Il faut trouver le juste milieu, car la Bulgarie ne peut pas basculer sans cesse dans des élections anticipées, nous confie Lora Vardarova, membre du Mouvement pour l’unité et le salut national, soutenant le gouvernement Orécharski. - L’union nationale est indispensable, des réformes sont à engager d’urgence, dans le système judiciaire, la santé, la sécurité des aliments que nous consommons…La Bulgarie a besoin de stabilité, et même si la politique n’est pas ma tasse de thé, j’ai une conscience citoyenne et je pense qu’avant de songer à critiquer, il faut commencer par aller voter ! J’approuve l’idée du vote obligatoire. Mais je pense aussi que nos politiques doivent faire preuve de plus d’énergie et de dynamisme, promouvoir une politique étrangère qui revalorise l’image du pays à travers le monde. Il est grand temps que nous apprenions à défendre ce qui nous est acquis ! »

A 28 ans, Emil Tomov de Sofia, fait partie de l’Initiative citoyenne pour la tenue d’un référendum sur la refonte du Code électoral.

« Samedi dernier, nous sommes de nouveau descendus dans la rue, un an tout juste après le début des manifestations contre le gouvernement de Plamen Orécharski. Nos revendications n’ont pas changé- nous réclamons toujours le départ immédiat du gouvernement et des législatives anticipées fin septembre ! Nous demandons aussi la tenue d’un référendum sur les trois questions posées par le chef de l’Etat que notre Comité a soutenues et qui ont rassemblé plus de 500 000 signatures, favorables au scrutin électronique, obligatoire et majoritaire ! »

Quelques heures plus tard, lors d’une session extraordinaire, les députés bulgares ont rejeté l’idée de l’organisation d’un tel référendum. Quant à la date des prochaines législatives anticipées en Bulgarie, elle devrait être connue au plus tard dans une semaine…

Version française: Sonia Vasséva