10 jours après le scrutin des Bulgares pour le Parlement européen, le partenaire cadet du cabinet du premier ministre Plamen Orécharski, le Mouvement des droits et libertés, a annoncé qu'il souhaite des élections anticipées jusqu'à la fin de l'année et la démission du chef de l'exécutif à l'automne prochain. Cette revendication a littéralement chamboulé l'espace médiatique cette semaine et elle a donné un signe clair que le gouvernement de compromis constitué d'experts a épuisé son potentiel et que son remplacement est à l'ordre du jour. Le cabinet de coalition du Parti socialiste bulgare et du Mouvement des droits et libertés mis en place il y a un an avec le soutien tacite des nationalistes d'Ataka a été le résultat de la crise politique dans le pays au terme des protestations de masse l'hiver 2013. Ces protestations ont provoqué la démission du gouvernement de Boyko Borissov et des élections anticipées en mai. Ces élections ont de nouveau été remportées par le parti de Boyko Borissov mais cette victoire ne lui a pas garanti une majorité suffisante de 50%+1 voix (121 députés) dans la 42e Assemblée nationale pour former son propre gouvernement. Finalement, c'est le deuxième parti politique, le Parti socialiste bulgare de Serguei Stanichev, leader également du Parti des socialistes européens, a obtenu le mandat pour la constitution de l'actuel gouvernement de la minorité avec le Mouvement des droits et libertés. Ce fragile gouvernement est presque tombé juste après être entré en fonction suite aux scandales avec la nomination de personnalités controversées et les protestations de masse qui se sont poursuivies plus de 350 jours exigeant sa démission jusqu'a nos jours. Les Européennes le 25 mai dernier n'ont fait que confirmer la chute de la cote de popularité de ce gouvernement, l'impasse dans laquelle se sont retrouvés le pays et l'Etat et la prochaine catastrophe politique. En plus de cela, ces élections ont été non seulement un test pour la stabilité politique du pays, elles ont révélé les faiblesses des socialistes qui ont encaissé une cuisante défaite face au principal parti d'opposition prétendant accéder au pouvoir, le parti GERB. Le premier à fléchir des alliés de la coalition au pouvoir a été le Mouvement des droits et libertés pourtant réputé pour sa stabilité. Son leader Lutvi Mestan a provoqué un véritable cataclysme au sein de ses partenaires socialistes avec sa proposition exigeant la démission du gouvernement de Plamen Orécharski et des élections anticipées. Un jour plus tard, le Parti socialiste bulgare a entamé des consultations en vue d'élections anticipées avec les formations politiques parlementaires et extra-parlementaires. Les réactions des autres forces politiques parlementaires ont démontré qu'il n'existe pas d'autre solution possible. Il ne reste plus maintenant qu'a fixer les dates pour ces nouvelles législatives.
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