Les médecins bulgares sortent pour une heure de manifestation symbolique en signe de solidarité avec leurs collègues de l’UE, dans la Journée d’action des professionnels européens de la santé. Les médecins revendiquent essentiellement des moyens qui garantiraient des soins de santé de qualité pour tous les citoyens européens, une rémunération et des conditions de travail dignes, d’en finir avec les répressions contre les médecins et d’arrêter la corruption.

Dans une interview pour RBI, le vice-président de l’Union des médecins de Bulgarie, le docteur Yulian Yordanov souligne que tous ces actes de manifestation veulent attirer l’attention sur les graves problèmes de notre système de santé, liés au déficit financier. Il ajoute:

« Ce déficit est permanent depuis à peu près six ou sept ans. Quand on votait le budget de la Caisse nationale d'assurance maladie, nous avions prévenu qu’il provoquera un sérieux déficit. Nous voulons un système de santé européen, mais l’argent prévu pour la santé des Bulgares est au plus bas de l’échelle européenne, sans parler des pourcentages du PIB. Avec peu d’argent on ne peut pas s’attendre à des soins et des services de qualité. Les professionnels de la santé sont le plus touchés par ce manque de financement, de la même façon que les patients. »

Suite aux conditions de travail médiocres et au manque d’argent, les médecins sont souvent obligés de quitter leur job. C’est l’une des raisons qui les pousse à chercher une réalisation dans d’autres pays européens et même de l’autre côté de l’Atlantique. L’année dernière, l’Union des médecins de Bulgarie avait fait une enquête sur les raisons pour lesquelles ils quittaient le pays. Le docteur Yulian Yordanov explique :

« Il s’avère que les raisons principales sont trois. La première est liée à la spécialisation et au développement professionnel, la deuxième, qui a presque le même pourcentage, est la rémunération, et à la fin c’est le manque de sûreté dans le système de santé bulgare. Les données font savoir que l’âge moyen des médecins en Bulgarie est autour de 50-55 ans, même plus. 20% d’entre eux environ sont à l’âge de la retraite. Des médecins entre 35 et 45 ans il n’y en a pas, et ceux qui sont en-dessous de cette tranche d’âge sont à peine 25%. Tout cela signifie que dans une dizaine d’année la Bulgarie se retrouvera devant une pénurie très grave de professionnels de la santé. Et si la migration s’accroît, la situation va encore s’empirer. Voilà pourquoi il ne faut pas fermer les yeux devant ce problème. J’espère bien que notre société et ceux qui nous gouvernent vont prendre les mesures nécessaires le plus tôt possible, car nous sommes déjà même en retard. »

Version française : Sia Karaguiozova