Entrés dans les boutiques de luxe des plus grandes marques de vêtements, regardez un peu l’étiquette, mais pas pour lire le nom de Giorgio Armani. Jetez un coup d’œil sur l’endroit où la robe ou le costume sont fabriqués. Vous direz tout de suite que ça vient de l’Extrême-Orient. Réfléchissez encore car la réponse se trouve toujours à l’Est mais plus près de chez vous. Depuis 2012, la Bulgarie est redevenue la destination préférée des grandes marques. De cette manière notre petit pays casse la concurrence de quelque 12 millions de travailleurs chinois. Les Bulgares fabriquent surtout de petites séries de tenues de marque.
Radina Bankova, présidente de l’Association bulgare des producteurs et exportateurs des produits du textile et de la confection qui nous parle des compagnies de l’Europe centrale et occidentale qui redécouvre la Bulgarie :
« Notre premier avantage c’est la situation géographique proche des marchés européens. C’est un facteur qui a toujours joué à cause des coûts de transport. En plus il y a en ce moment des turbulences politiques et économiques dans l’Extrême-Orient. Résultat : la délocalisation en Chine coûte de plus en cher alors qu’au Bangladesh la situation a beaucoup changé suite à l’instabilité politique. »
La Bulgarie est également attrayante pour la capacité de nos sociétés à s’adapter vite et les équipements technologiques dont elles disposent. Une raison de plus de voir arriver les fabricants italiens, français, allemands, néerlandais, anglais et grecs. « En effet, nous sommes le principal fournisseur de tous les grands clients en Europe. Plus de la moitié de notre production part à destination de l’Italie, l’Allemagne et la Grèce », explique Radina Bankova. La Bulgarie est très compétitive car elle propose un produit fini de haute qualité.
Toujours est-il que le secteur connaît des difficultés et notamment la grande concurrence qui oblige les petites sociétés à s’adapter constamment. Malgré l’expansion sur les marchés étrangers, le taux d’endettement reste important. La demande est faible. Il devient de plus en plus difficile de recruter des spécialistes surtout à cause du niveau des salaires très bas. Notre pays compte quelque 4000 petites sociétés de moins de 20 personnes.Sur fond de ces problèmes, le secteur a enregistré en 2013 une croissance de 18 % et l’exportation a atteint 1,8 milliards d’euros.
S’agissant de la demande, il y a quelques tendances à prendre en considération. Tout d’abord, en temps de crise économique, les Européens ont réduit considérablement leur budget et n’achètent pas beaucoup de vêtements. Ce qui fait que les sociétés travaillent à façon la plupart du temps. Cependant Radina Bankova note que la Bulgarie est un partenaire traditionnel des compagnies européennes pendant les 30 dernières années. Nos plus grands concurrents dans la région sont la Roumanie et la Turquie. La Turquie est un cas à part car elle n’est pas membre de l’Union européenne et l’État soutient par tous les moyens possibles son industrie textile.
Radina Bankova poursuit :
« Cette année nous nous attendons à une hausse des commandes sur le marché national. En plus, depuis la fin de l’année dernière, la consommation en Europe occidentale se réveille, ce qui a des répercussions directes sur notre business. »
Le potentiel de développement est très grand mais la situation sur le marché du travail reste difficile. La Bulgarie souffre d’une maladie chronique liée à la fuite de sa main d’œuvre. Reste à voir si les bonnes nouvelles dans le secteur vont combler les lacunes.
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