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Crise en Ukraine : vers une guerre du gaz bis?

Photo: Archives

Il va y avoir de l’eau dans le gaz – cette expression semble particulièrement appropriée pour décrire les sombres perspectives de l’approvisionnement en gaz naturel de la Bulgarie dans les semaines, voire les mois à venir. Intervenant sur le sujet, le ministre de l’Intérieur Tsvetline Yovtchev n’a pas essayé de minimiser les risques pour le système énergétique du pays – tout comme les responsables du géant russe Gazprom, qui ont mis en garde contre de possibles coupures des livraisons de gaz pour le marché européen. Ce constat a été partagé également par l’ambassadeur d’Ukraine en poste à Sofia, Mikola Baltaji, qui a reconnu que son pays n’est pas à même de sécuriser seul l’acheminement du gaz naturel, sans le concours de la Russie.

Dans ce contexte, faut-il craindre une nouvelle crise énergétique, semblable à celle que nous avons vécu en 2009 à l’occasion d’un précédent différend politique entre Kiev et Moscou, qui s’était soldé par une réduction temporaire des volumes de gaz transportés vers les pays européens ?

A en croire les experts, le danger serait bel et bien réel pour la Bulgarie, qui reste très dépendante de la Russie pour son approvisionnement en ressources énergétiques. « On ne peut pas écarter un scénario, dans lequel la Russie utiliserait ses immenses réserves de gaz naturel en tant que levier de pression dans son face-à-face avec l’Union Européenne. » – précise l’expert dans le domaine de l’énergie et ancien ambassadeur bulgare à Moscou, Ilian Vassilev, avant d’ajouter :

« Bien sûr, un tel tour de force serait très risqué pour la Russie elle-même, étant donné que la situation a beaucoup changé depuis 2009. Les autorités russes n’ont plus les moyens de faire pression sur leurs voisins européens, même si la carte du gaz reste une pièce maîtresse du jeu géopolitique sur le Vieux continent. Je pense que l’issue de la crise en Ukraine et la possible médiation diplomatique auront un impact décisif pour la sécurité des approvisionnements. »

En effet, si la Russie décidait de fermer les vannes, la Bulgarie n’aurait pas beaucoup d’options pour pallier d’éventuels problèmes de livraison de gaz. Les volumes injectés dans le centre de stockage de Tchiren (Nord-Ouest de la Bulgarie) n’offrent que deux mois d’autonomie pour le système énergétique du pays, alors que la production domestique de gaz naturel couvre à peine 10% de nos besoins. Le gazoduc réversible qui relie la Bulgarie à la Grèce pourrait être utilisé le cas échéant pour acheminer du gaz iranien, transitant par le territoire de la Turquie et de la République hellénique, à destination du marché bulgare. A cette solution de dernier recours, il faut ajouter l’interconnexion gazière avec la Roumanie, qui sera mise en exploitation au mois d’avril, sans oublier le lancement imminent des travaux sur le pipeline qui devra connecter à terme les réseaux de distribution de la Bulgarie et de la Turquie.

La fièvre du gaz se répand également à travers l’Europe, les pays limitrophes de l’Ukraine (Pologne, Slovaquie, Hongrie), tout comme l’Autriche, la Serbie et l’Allemagne, étant en ce moment sur le qui-vive, en train de se préparer pour les possibles répercussions d’une nouvelle guerre du gaz.

Version française : Tsvetan Nikolov



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