Les Bulgares devront se rendre aux urnes le 25 mai prochain pour élire leurs représentants au Parlement européen. A trois mois de cette échéance électorale, traditionnellement boudée pour nos compatriotes, l’heure n’est plus aux manifestations de masse, mais à la mobilisation dans les rangs des principaux partis politiques. Voici le constat du politologue Parvan Siméonov de l’Institut de valeurs et de structures sociales. Selon lui, l’intérêt suscité par ce scrutin ne réside pas dans les grands thèmes du projet européen, mais bel et bien dans le caractère décisif de cette élection pour le maintien au pouvoir de la coalition de circonstance formée par le Parti socialiste, le Mouvement des Droits et des Libertés et les radicaux du parti Ataka :
« Il y a fort à parier que ces élections européennes n’auront rien à voir avec la précédente échéance de ce type. » – explique Parvan Siméonov. « En effet, ce scrutin fera office de plébiscite pour ou contre le gouvernement actuel qui pourra se voir obligé d’organiser des législatives anticipées dans l’hypothèse d’un mauvais score lors des élections au mois de mai. Cette échéance cristallisera l’opposition exacerbée entre le PS et le GERB – les deux grands partis au Parlement, mais aussi, à une échelle plus petite, entre, d’une part, le mouvement ABV qui revendique une place à la gauche des socialistes et, d’autre part, le Bloc réformateur qui se rêve en réunificateur de la droite. Du côté des mouvements nationalistes, on a le parti Ataka et le Front national pour le salut de la Bulgarie, qui s’affrontent ouvertement pour récupérer quelques voix à l’extrême droite de l’échiquier politique, sans oublier le mouvement VMRO et le parti La Bulgarie sans censure – deux formations qui aimeraient bien jouer les trouble-fêtes en s’invitant dans la campagne électorale avec leurs programmes et leurs ambitions respectifs. Tout ça pour dire que l’enjeu de ces élections sera tourné vers des sujets de politique intérieure, au détriment du grand débat européen. »
Pouvons-nous parler d’un retour à la normale après les tensions observées il y a quelques mois, matérialisées par les manifestations anti-gouvernementales :
« La classe politique bulgare semble avoir retrouvé un peu de stabilité avec le recul de la mobilisation populaire, qui a perdu en intensité depuis le début de l’année. Le débat politique ne se fait plus dans la rue par les manifestants - il est revenu à l’ordre du jour des institutions publiques. Pourtant, la situation d’en demeure pas moins tendue entre le gouvernement et le Président de la République. Les socialistes se sont retrouvés également aux prises avec le projet ABV, porté par l’ex-Président Guéorgui Parvanov, qui vient chasser sur les terres du PS. Ainsi, la relative stabilité sur le plan de la politique étrangère, est contrebalancée par l’affrontement entre les partis à l’approche des élections européennes. »
Quelle est la crédibilité d’un scénario qui précipiterait la chute du gouvernement de Plamen Orecharski, pour organiser des élections législatives anticipées avant la fin de l’année ?
« Cette possibilité n’est pas à exclure, d’autant que le GERB a toutes les chances de remporter les élections européennes – une victoire qui pourra légitimer les appels à la tenue de législatives anticipées. Mais nous devons prendre en considération aussi les positions du Parti socialiste et du Mouvement des Droits et des Libertés, qui ambitionnent de peser de toutes leurs forces dans ce scrutin et pourraient réunir, à eux deux, davantage de voix que le GERB et ses alliés de droite. Je pense que pour le moment la balance penche plutôt en faveur de la majorité au pouvoir, sans oublier l’influence du parti Ataka et du mouvement La Bulgarie sans censure, qui disposent de quelques députés à l’Assemblée nationale. Quoi qu’il en soit, l’accalmie actuelle risque de ne pas durer et de laisser place aux querelles partisanes, à l’issue des élections européennes. » – précise en conclusion Parvan Siméonov.
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