Le nouveau projet du Programme de développement des zones rurales fait un tournant décisif pendant la prochaine période de programmation (2014-2020) avec un cap sur les petites fermes et les jeunes agriculteurs et sur des secteurs passés jusqu’à présent à la trappe comme par exemple la culture de fruits et légumes et l’élevage. Pour la première fois on met l’accent sur la remise en état des systèmes d’irrigation.

Suite à son adhésion à l’Union européenne en 2007, la Bulgarie a bénéficié d’un financement important au titre de la Politique agricole commune. Toujours est-il que seules les grandes exploitations agricoles ont profité de cette manne. Il est donc grand temps de mettre le cap sur les petits producteurs et sur des secteurs traditionnels bulgares restés un peu à l’écart.

La politique de financement de l’agriculture bulgare pendant la première période 2007-2013 a conduit à de grosses disproportions : 4 % des agriculteurs, pour la plupart des producteurs de blé, ont touché 80 % des subventions européennes. Résultat des courses, les autres secteurs n’ont reçu que des miettes aggravant de cette manière la crise dans la production de fruits et légumes et de produits à base de viande. Gros exportateur il y a quelques décennies, la Bulgarie est devenue aujourd’hui importatrice de produits agricoles et de viande du monde entier et souvent de mauvaise qualité. La situation n’est pas beaucoup plus différente dans l’industrie de transformation qui n’utilise que 25 % de matières premières locales. Le gouvernement bulgare souhaite remédier à cet état de situation grâce au nouveau Programme de développement des zones rurales. Les secteurs ciblés devraient par conséquent recevoir 13 % des aides directes contre 3,5 % pendant la période de programmation passée. Quant aux petites exploitations agricoles, elles ne seront plus mises en concurrence avec les géants sur le marché ce qui va leur permettre d’avoir un accès plus facile à un financement.

Les jeunes fermiers seront aussi épaulés, l’objectif étant d’assurer la nouvelle recrue en Europe qui va remplacer les fermiers vieillissants. Cette nouvelle politique vient répondre aussi à la question de la sécurité alimentaire surtout au vu de la croissance galopante de la population mondiale.

Autre aspect principal du Programme est la remise en état des systèmes d’irrigation, une condition incontournable dans cette région de l’Europe du Sud au développement des cultures maraîchères.

« Il y a en Europe une demande de plus en plus forte de produits alimentaires de qualité et d’origine contrôlée. Et si ces produits sont issus d’une agriculture biologique, cela va apporter des bénéfices plus importants. C’est pourquoi, pendant la prochaine période de programmation, nous allons financer en priorité la culture biologique des plantes, l’apiculture et l’élevage », a expliqué le ministre bulgare de l’Agriculture, Dimitar Grékov, lors de la présentation des grandes lignes du Programme.

N’oublions pas qu’environ 25 % de la population active en Bulgarie est occupée dans le secteur de l’agriculture. Aux dires du ministre, le nouveau texte vise la croissance de la valeur ajoutée dans le domaine de l’agriculture, la création de nouveaux emplois et l’arrêt de la désertification des zones rurales qui prends une ampleur catastrophique. Reste à voir si les bonnes intentions vont aboutir mais de toute manière on est bien parti !

Version française : Krassimir Koprivenski