« Nous devons travailler sans relâche pour remettre la Bulgarie sur le chemin de la croissance et de la prospérité ! » Ces propos tenus par le Premier ministre Plamen Orecharski à la tribune d’un forum économique réunissant plusieurs membres du gouvernement et le gotha des organisations patronales du pays, illustrent bien la détermination de la classe politique de sortir de l’ornière de la morosité pour relever les grands défis de demain. Cette réunion, organisée hier à Sofia, devait rétablir le dialogue entre décideurs politiques et chefs d’entreprises, avec un mot d’ordre : maintien de la stabilité économique et fiscale, qui justifie en grande partie l’attractivité de la Bulgarie aux yeux des investisseurs.

Après avoir passé en revue les résultats de sa politique, le Premier ministre s’est appliqué à énumérer les priorités du gouvernement en 2014. Au programme – réduction du déficit budgétaire, réalisation d’un certain nombre de projets d’infrastructures, démantèlement des monopoles et protection de la concurrence. Pour ce qui est de la réindustrialisation – un concept très en vogue auprès des responsables politiques en Europe, Plamen Orecharski a réaffirmé sa volonté de travailler pour revitaliser le tissu industriel en Bulgarie, tout en précisant que le financement de cette initiative resterait à la charge du secteur privé, qui serait appelé à venir en aide aux anciens fleurons de l’économie nationale :

« L’Europe opère actuellement une révision de sa stratégie de développement, pour encourager la réindustrialisation des pays du Vieux continent à l’horizon 2020. En Bulgarie, nous sommes forts de notre expérience positive dans la mise en place d’une politique privilégiant la gestion stricte des finances publiques – une performance qui n’est pas à la portée de tous les Etats européens. »

Dans son intervention devant ce parterre d’invités, le chef du gouvernement a abordé également la question de l’introduction de services en ligne par l’administration publique – un secteur dans lequel il a appelé à une coopération plus étroite entre les différents démembrements de l’Etat. Sur la question du maintien du système de caisse d’émission monétaire (une approche adoptée par la Bulgarie à la fin des années 1990, visant à garder un taux d’échange fixe entre la monnaie nationale – le lev, et l’euro), il a redit son opposition de principe à toute modification de la situation actuelle. Idem pour les taux fixes de l’Impôt sur le revenu et de l’Impôt sur les sociétés, qui devraient rester inchangés dans les années à venir. Le Premier ministre s’est félicité aussi de la stabilité observée dans le système bancaire et du rythme d’absorption des fonds européens. La Vice-Première ministre Daniela Bobéva a pour sa part insisté sur l’importance grandissante des exportations, devenues la véritable locomotive de la croissance :

« Un des problèmes majeurs de nos filières exportatrices, réside dans la taille des entreprises, qui souvent n’arrivent pas à rivaliser avec les multinationales sur certains marchés stratégiques comme la Chine et la Russie. Il convient donc de poser les bases d’un rapprochement entre industriels, pour créer des consortiums capables d’imposer leurs produits à l’étranger. » 

Version française : Tsvetan Nikolov