Le sapin est depuis toujours un des symboles de Noël. Grâce à Vihra Baéva, maître de conférences de l’Institut d’Ethnologie et de Folklore auprès de l’Académie bulgare des Sciences, nous allons nous plonger dans l’ambiance festive et intime de cette fête, chargée de symboles, de traditions et de rituels.
De nos jours, le traditionnel sapin de Noël, illuminé de mille couleurs est un élément incontournable de la fête. L’histoire nous apprend cependant que nos ancêtres ne décoraient pas leurs maisons d’arbres de Noël. L’équivalent bulgare du sapin était la bûche de Noël, appeléе « badnik », « badniak » (symbole de l’avenir) il ne s’agit pas de l’incontournable gâteau qu’on prépare à l’occasion de cette fête. A l’époque c’était un gros morceau de bois, le plus souvent du chêne qu’on mettait dans la cheminée et qui brûlait toute la nuit du Réveillon. C’était un tronc bien droit de trois ans d’âge, le chêne étant considéré par les Slaves d’arbre sacré et incarnait l’harmonie et l’abondance. On croit également que l’écorce et le bois de chêne possèdent des propriétés curatives et peuvent purifier et prévenir du malheur.
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On peut également choisir un badnik de poirier, un choix tout aussi symbolique. Selon les croyances populaires, le poirier aurait la force de chasser les démons et prévenir des malheurs. Voilà pourquoi on retrouve sur la table du Réveillon des poires séchées. La tradition exige que la bûche soit abattue par un jeune homme au petit matin avant la nuit du Réveillon. Avant de mettre le tronc dans la cheminée, les hôtes de la maison exécutaient un rituel spécial, une sorte de consécration. On attribue aux cendres du bois de poirier des forces curatives mais elles sont également utilisées pour fertiliser la terre. La flamme de la bûche est l’équivalent terrestre du soleil qui va combattre la nuit pendant les courtes journées hivernales.
Après le chêne et le poirier vient enfin le cornouiller, qui occupe une place centrale dans les rituels de Noël. Cet arbuste aux branches fortes et souples, est symbole de santé, de résistance et de longévité. Et parce que le cornouiller est le premier à se réveiller au printemps, sa présence la nuit du Réveillon évoque le triomphe du printemps sur l’hiver et de la vie sur la mort. Une légende narre que le diable avait désigné le cornouiller, lorsque Dieu lui avait proposé d'en choisir un. Voilà pourquoi, on surnomme le cornouiller « l'arbre du diable ». En fait, si le diable avait donné sa préférence au cornouiller c’était parce qu’il était le premier à refleurir au printemps, mais peut-être par malice, Dieu fit en sorte que les fruits du cornouiller ne mûrissent jamais avant la fin de l'automne. De cette manière, le démon devait apprendre la patience.
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Tout comme les poires séchées, les bourgeons de cornouiller sont des invités d’honneur à la table du Réveillon qui ont le rôle de prédire l’avenir. La « sourvaknitza », c’est une branche de cornouiller, que l’on entoure de fils rouges, que l’on décore de guirlandes de pop-corn et d’ail. Avec cette branche enguirlandée les enfants tapent dans le dos leurs parents, leurs proches et leurs voisins tout en récitant des souhaits de Nouvel An. Avec ces comptines ils réclament santé, prospérité, longue vie, récolte abondante. Ce rituel prouve une fois de plus que les dons de la nature sont omniprésents dans les maisons bulgares à Noël, ils nous aident à invoquer le bonheur et la santé et à chasser les mauvais esprits.
La tradition qui consiste à décorer un sapin, un pin ou un épicéa tire ses origines d’Allemagne. L’arbre de Noël arrive en Bulgarie après la Libération du joug ottoman en 1878, surtout grâce à l’influence russe et tchèque. À l’époque communiste qui renie les symboles religieux, le sapin de Noël se transforme en sapin de Nouvel An et l’étoile de Bethléem au sommet est remplacée par une étoile rouge à cinq branches, symbole du communisme et du socialisme. Et malgré toutes ses transformations et ses variétés, le sapin reste le roi des forêts et... le symbole de Noël.
Version française : Krassimir Koprivenski
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