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L’état d’urgence cache-t-il des pièges?

L’immunologue, l’académicien Bogdan Pétrounov au micro de Radio Bulgarie : "Les mesures qui ont été prises étaient les meilleures"

Photo: BTA

Le 13 mai est le dernier jour de l’état d’urgence en Bulgarie. Il a été instauré il y a juste deux mois pour endiguer la propagation du Covid-19 dans le pays. C’est alors que dans une interview pour Radio Bulgarie, un des plus éminents immunologues bulgares, l’académicien Bogdan Pétrounov a qualifié les mesures contre l’épidémie de réaction nécessaire et adéquate. A quel degré ces mesures restrictives ont été efficaces pour la protection de la population bulgare ? Dans un contexte d'opinion contrastées au sein de la société et la théorie de « l’immunité grégaire » quel est le point de vue de l’immunologiste:

Photo : Georgui Neykov/BNR„Nous observons deux tendances contradictoires. La première recommande de laisser les gens circuler librement, sans restrictions, ainsi ils tomberont progressivement malades et mourront, mais ceux qui ont de la chance, survivront. Il est absurde de penser de cette manière-là. Je donne tout de suite en exemple la Suède qui est un pays avec une économie développée, qui a un système de santé stable et qui n’a pas pris des mesures restrictives. Il se trouve maintenant que ce pays est à une des premières places pour la mortalité et la contagiosité avec 12% de décès. La mortalité à l’échelle mondiale est de 5%, elle a atteint les 14-15% en Italie et en Espagne. Tout cela démontre que ce modèle – laisser la maladie se développer sans prendre de mesures pour l’endiguer, a pour résultat une hausse du taux de la mortalité. Ceci pour dire que je suis convaincu que les mesures prises dans notre pays étaient les meilleures. Mais il y a aussi une autre tendance que nous devons suivre – limiter les contacts afin de ralentir la propagation de la maladie. C’est pour cela que j’ai beaucoup de réserves par rapport au relâchement des mesures. L’ouverture des parcs est une bonne chose, il est normal d’aller dans les montagnes, mais tout le reste doit se faire progressivement et l’épidémie doit être évaluée au jour le jour. »

Nous ne pourrions parler de maîtrise complète de la pandémie après seulement que nous disposerons d' un vaccin efficace ou de médicaments efficaces. Pour le moment il n’y a que des recherches en matière de vaccins qui ne sont même pas prêtes à être testées. Sans preuves de leur inoffensivité et de leur efficacité anti épidémiologique, ils restent inacceptables pour les institutions internationales qui sont chargées de leur certification. L’actuel virus SRAS-CoV2 (TOPC) est diffèrent à 25% du SRAS-CoV (TOPC) de 2002 ce qui signifie qu’il continuera ses mutations plus lentement. C’est pour cela que si on met au point un vaccin, il ne sera pas définitif. « A supposer qu’on a trouvé le meilleur vaccin, le mécanisme à l’aide duquel il assurera l’immunité reste inconnu », est catégorique l’académicien Pétrounov et d’ajouter:

„Il n’est toujours pas prouvé à quel point les anticorps peuvent nous protéger. Pour le moment ces anticorps ne prouvent que le fait que nous avons déjà été malades. En plus de cela, le vaccin crée des anticorps non seulement dans les liquides du corps mais également au niveau des cellules. Mais nous ne savons pas très bien de quelle manière le vaccin stimulera l’immunité cellulaire et si cette immunité sera la principale. Il en va de même pour les médicaments. Le fait qu’une équipe bulgare ait mis au point des molécules qui pourraient être utilisées dans les traitements est très positif mais il n’est pas sérieux d’affirmer que nous avons déjà un médicament.“

Selon des scientifiques américains, dans les pays d’Europe de l’Est où on utilise toujours le vaccin BCG, le nombre des décès est plus petit que dans les pays d’Europe occidentale qui n’utilisent plus ce vaccin. Ce vaccin est produit en Bulgarie depuis 1953 et il est actuellement exporté dans plus de 100 pays. Selon l’académicien Pétrounov le vaccin bulgare BCG est un des meilleurs. Le fait que le professeur italien Vittorio Colisi ait demandé de mettre au point conjointement un vaccin contre le SIDA et l’hépatite sur la base du vaccin BCG bulgare reste mal connu. En plus de cela, il est prouvé par la science que notre vaccin est un des stimulateurs les plus puissants de l’immunité cellulaire. Ce vaccin freine non seulement le développement de pathogènes, mais aussi des tumeurs, explique l’académicien Pétrounov. Dans ce contexte l’immunologiste souligne spécialement que le renforcement de l’immunité à titre préventif n’est possible que pour les hommes et les femmes en bonne santé.



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