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La vie confinée dans des villages fantômes…

| Modifié le 02/05/20 à 06:30
Photo: BGNES

Selon les données de l’Institut national de la Statistique vers la fin de l’année dernière 23% des villages désertifiés en Bulgarie comptaient entre 1 et 49 habitants. La région de Véliko Tarnovo occupe la deuxième position dans le pays après celle de Gabrovo pour le nombre des habitants de ces villages. Dans 58 villages de la région de Véliko Tarnovo lesilence dans la rue est effrayant….

Pour la première fois je fais un reportage sans rencontrer les gens dont je dois parler. Et ceci, pour la pure et simple raison de ne pas avoir accès à ces villages par lesquels des bus ne transitent jamais. – C’est ce que raconte la correspondante de la RNB de la région, Sdravka Maslyankova. En essayant d’analyser la façon dont les gens vivent dans les conditions de la crise, la journaliste s’avère l’unique interlocutrice au téléphone avec laquelle s’entretient au cours des quelques derniers jours la seule habitante du village Goranovtsi – Tsana Tsviatkova âgée de 73 ans. Elle vit seule depuis des années, en recevant de temps en temps la visite de son neveu qui est actuellement loin en raison du confinement dû au Covid-19, ainsi que faute de finances. La femme âgée perçoit une retraite de 60 euros qui ne lui suffit guère, ce qui est cependant son moindre problème dans la mesure où dans ce village il n’y a aucun magasin qui puisse permettre de faire quelconque course.

Comment je me débrouille ? Très difficilement. C’est dur, la solitude - nous raconte Tsana. – Je suis diabétique et je ne sais pas comment faire. Comment joindre les deux bouts ? Heureusement que je fais un peu de jardinage et je cultive des haricots bio, des pommes de terre, de l’ail, des oignons, des tomates…

Goranovtsi est l’un des 16 quartiers se situant à une grande altitude et assez loin du centre de la commune de Raïkovtsi, nous en dit l’adjoint au maire Petyo Koev. 

Une dizaine de quartiers sont complètement désertifiés dans ces conditions de pandémie quand nous tous nous sommes priés de rester chez nous. C’est moi qui achète des médicaments aux habitants. Je me rends chez leur médecin traitant en cas de besoin et c’est elle qui me prescrit les ordonnances tous les trois mois pour les médicaments dont une partie est couverte par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Je peux dire que nous arrivons à nous débrouiller. En principe les habitants du Balkan (Stara Planina) sont des gens endurants et courageux. Ceux qui habitent dans les quartiers fantômes se rendent parfaitement compte qu’ils ne peuvent compter sur aucune autre aide. Ces habitants sont en contact régulier avec moi, nous nous aidons mutuellement et avons l’habitude de le faire.

Ilia Radev, adjoint à Vaglevtsi explique que ces derniers temps sa principale activité est de faire des enregistrements d’adresses afin que les proches de nos aînés solitaires puissent se rendre dans les villages sans problème, ceux-ci devant notamment traverser des postes de contrôle à Véliko Tarnovo, à côté de Débélats à travers le Défilé de la République.

Sur nos listes électorales sont inscrits 39 électeurs permanents au total. En plus de ces derniers, 82 personnes sont enregistrées à des adresses actuelles – ce sont des proches, des fils, des filles etc. de nos habitants permanents. Du pain nous est livré 4 fois par semaine. Il n’y a pas pour le moment quelqu’un qui soit resté affamé ou bien privé de services, assure Radev

L’éditeur Ivan Gabérov fait partie de ceux qui ont eux-mêmes choisi de traverser la crise dans l’isolement au petit village de la région de Véliko Tarnovo, Emen, aux pieds du fameux canyon d’Emen. Au lieu de passer son temps en lisant, il préfère plutôt le jardinage et déplore le fait qu’au cours des deux dernières semaines il n’ait rencontré personne pour parler avec lui en tête à tête.

Vivre tranquillement au village est quelque chose d’extraordinaire mais le confinement forcé n’est pas la meilleure des choses qui puisse nous arriver. Ce qui me manque surtout c’est la liberté de décider moi-même si je sors ou pas, ainsi que les contacts avec ma famille, ajoute Gabérov.

Edition : Eléna Karkalanova (d’après un reportage de Sdravka Maslyankova, RNB Véliko Tarnovo)

Photos : Sdravka Maslyankova et BGNES


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