Cette année le chœur féminin "Vania Moneva" fête son 25^e anniversaire. Le 8 juin à la salle Balgaria de Sofia, les chanteuses aux « voix cosmiques » ont fait le bonheur de leur fidèle public et lui ont présenté un chatoyant bouquet composé du best of de tous les genres musicaux – mélodies classiques, oeuvres inédites, agrémenté d’agréables surprises. Le parcours professionnel de la directrice du choeur Vania Moneva est associé à plusieurs  formations vocales - le choeur féminin de musique traditionnelle de la RNB, devenu par la suite Le Mystère des voix bulgares, le chœur mixte Aleko-Constantinov , le Chœur des jeunes filles de Sofia, le chœur mixte Petko Staynov, l’Ecole chorale de Kazanlak, la liste est longue …  Aujourd’hui Vania Moneva est producteur de musique à la RNB. Le chœur qu’elle dirige depuis un quart de siècle a été créé le 11 juillet 1994. Pendant toutes ces années il a été porté par les voix de chanteuses exceptionnelles, dont le talent est reconnu et célébré à l’international – Nadka et Svetla Karadjov, Yanka Taneva, Pavlina Gortcheva, Boyka Prissadova, Liliana Galevska et bien d’autres encore. Il y a quelques années le chœur a pris le nom de sa directrice Vania Moneva et il a hérité des années glorieuses de son histoire et de son riche répertoire. 

« Le chœur s’enrichit avec chaque jour qui passe aussi bien en ce qui concerne le répertoire que le diapason des genres musicaux - dit Vania Moneva. -  Vingt-cinq ans c’est peu et c’est beaucoup, mais c’est un laps de temps suffisant pour montrer qu’on est bien là, qu’on mérite notre place, qu’on a gagné la confiance du public. L’artiste ne doit monter sur scène  que lorsqu’il a vraiment quelque chose d’important  à dire, à montrer qu’il a fait des progrès dans le domaine de son art. Notre début s’est fait à un moment difficile, à un moment où tout partait à la dérive, des chœurs disparaissent, des institutions culturelles faisaient naufrage faute de financement, la Bulgarie traversait une époque d’insécurité.Pourtant notre chœur est né en apportant la preuve que même dans des moments difficiles la beauté a sa place. Je pense qu’être porté par la volonté et l’énergie de créer, avoir la force de le faire ne représente qu’une partie d’une telle démarche responsable. Ce qui est bien plus dur c’est la faire vivre et la pérenniser. Je crois qu’on a réussi avec mes filles à relever le défi et je veux ajouter que la réussite tient à l’appui que nous donne notre public, de plus en plus nombreux avec le temps. Je dis "mes filles", parce que je les accueille dans le chœur à l’âge de 17-18 ans et que c’est avec moi qu’elles font leurs classes, je leur apprends les chants, les styles d’expression, je les façonne selon mes propres règles, si l’on peut dire ainsi. La moyenne d’âge est plutôt jeune, la "plus âgée"des chanteuses n’a que 41 ans. Elles viennent de tout le pays – la Dobroudja, les Rhodopes, la Thrace, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, le Nord et le centre de la Bulgarie. Cela nous donne une grande diversité de styles musicaux, de parlers régionaux et aussi un merveilleux  bouquet  de voix aux timbres délicats, doux, forts e tpuissants, qui couvrent un diapason très large… ce superbe bouquet de voix fait la physionomie de notre chœur. »

Au concert de gala à l’occasion du 25^e anniversaire du chœur ont résonné des œuvres des meilleurs arrangeurs du genre – Kosta Kolev, Stefan Moutaftchiev, Krassimir Kurktchyiski et l’emblématique chanson "Bela sam, béla, ynatché" (Blanche, je suis blanche, mon ptit gars) transcrite pour l’occasion par le talentueux Roumen Boyadjiev Jr.La pièce pour quatuor à cordes et choeurduprof. AlexandreTékélieva fait aussi partie du programme.

L’affiche était très variée et riche – poursuit Vania Moneva, - outre les standards classiques, nous avons voulu présenter au public les nouvelles directions dans lesquelles nous travaillons. Maria Ilieva (la fille de Vania Moneva) avec laquelle on a chanté l’incontournable "Lalé li si, zumbul li si" (Es-tu tulipe es-tu jacinthe) qui faisait partie du répertoire de la grande Verka Siderova a été un moment fort du concert de gala. Je tiens à le souligner parce que Maria chante dans un tout autre genre, pourtant la musique traditionnelle, le folklore bulgare, sont quelque chose de spécial pour elle.L’émotion était à soncomble– ilsuffisaitd’uncoupd’œilentre nous pourpasserlemessage, pournuanсerlesmélodies, porterleschansons, c’était vraiment formidable. Nous avons fait un remake de cette chanson merveilleuse et le public en a été charmé à en juger d’après les articles de la presse. Je pense que nous avons réussi à montrer le grand diapason de styles, de voix et du potentiel des artistes de se produire dans de grands concerts.