Et c’est parti pour la 9e édition du SOFIA PAPER ART FEST ! Un projet international déployé dans plusieurs galeries d’Art et au Palais national de la Culture où a ouvert ses portes l’exposition « Amateras » composée d’œuvres récompensées dont celles de Martina Karaivanova, qui a reçu le grand prix en 2018.
Dessin, sculpture, pliage, découpage, photographie… L’art du papier se présente sous des formes différentes, au gré de l’imagination et la dextérité des artistes qui jouent sur la lumière, l’ombre, le vide, la transparence…„Le Paper Art est une nouveauté dans l’art visuel contemporain“, nous confie Daniéla Todorova, présidente de la Fondation « Amateras » qui est à l’origine du festival.
Avant de succomber au charme du papier qui se prête à de nombreuses transformations, je travaillais le verre et organisais des expositions de peinture et gravure…En 2006, je me suis retrouvée dans une résidence artistique en Finlande. Et c’est là que je suis restée admirative devant les installations en papier, au point de décider de tenter ma chance dans cet art pas comme les autres. J’ai essayé de voir ce que les collègues avaient déjà fait pour promouvoir le genre. Et c’est ainsi qu’est née l’idée du concours qui a débuté en 2009 comme une exposition « Petit format », avant de devenir « Amateras » du nom de la déesse du Soleil des Japonais. Beaucoup d’artistes ont répondu présent et m’ont inspirée à persévérer jusqu’à la première édition du « Sofia Paper Art Fest ». Nous avons présenté plus de 1000 artistes de 40 pays au fil des années et je remercie le Palais national de la Culture de nous ouvrir à chaque fois ses portes. Cette année, nous avons pour la première fois des sculptures et des installations en papier. L’art du papier est très ancien, il a été inventé en Chine, avant de passer au Japon, puis en Amérique occidentale. Depuis les années 50, c’est un genre à part entière dans l’art contemporain aux USA. A première vue, le matériau a l’air instable, éphémère, mais c’est faux ! Les musées regorgent d’œuvres en papier qui ont plus de cent ans. Le papier a sa propre vie, sa propre sensibilité, car n’oublions pas qu’avant de devenir papier, il y avait le bois et des végétaux. Je n’ai jamais pensé qu’un jour ce sera ma passion et mon emploi d’artiste et pourtant cela dure depuis 15 ans ! L’exposition comprend des installations-concept, qui défendent des causes sociales tout à fait contemporaines. D’où la devise de notre festival du papier cette année – « Monde global » qui s’inscrit dans le calendrier culturel de Sofia depuis déjà 10 ans. Nous avons présenté plus de 200 expositions, conférences, ateliers. Bref et pour résumer, l’art du papier est de plus en plus sollicité en Bulgarie comme à l’étranger…
Et Martina Karaivanova de compléter :
Je connais et je suis de près depuis des années les activités de la fondation « Amateras » et je constate qu’en l’espace de quelques années, le festival s’est affirmé comme un forum incontournable et un projet international d’envergure. Je dirais même qu’il est incontournqble et qu’il a trouvé sa place parmi tous les autres projets et concepts visuels de notre temps. Je suis reconnaissante de pouvoir montrer mes œuvres qui se sentent bien dans cet espace habité par le papier et ses métamorphoses. Je tiens à souligner que la couleur noire qui est dominante n’invoque pas la négation, elle fait plutôt référence à l’infini, au silence, à la quiétude et au confort voulu. D’où la devise de l’exposition « Après minuit, avant l’aube ». Je recours souvent aux formes carrées qui renvoient aux métamorphoses de la matière le jour et la nuit.
Le 4 mai, un atelier sera animé par Abd Masoud, le président du« Vienna Calligraphy Center », une organisation internationale consacrée aux traditions mondiales dans la calligraphie. Et Abd Masoud de nous en dire plus :
Si vous avez en permanence une idée qui vous trotte dans la tête, je vous exhorte à la suivre et à la laisser se développer dans une forme originale de créativité. Ce qui ressort de mes œuvres ce n’est pas la calligraphie traditionnelle, car j’utilise du papier et des moyens d’expression différents. Une de mes toiles « Don’t Go Without Me » fait référence au poème du mystique poète et philosophe persan Rumi. Je voulais faire connaître sa poésie à mes contemporains qui se distingue par son ouverture d’esprit. C’est mon credo et c’est la raison pour laquelle je suis en Bulgarie, où j’ai rencontré Daniéla et Todor Todorov. Ma conférence et l’atelier qui lui succédera sont consacrés à la calligraphie arabe. Et je suis heureux d’être dans votre pays et de connaître les œuvres merveilleuses de la fondation « Amateras » …
Récit : Sonia Vasséva
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