Les routiers bulgares ont ces derniers jours la vie dure et les perspectives, elles aussi, ne semblent pas roses. Ils ont reçu une paire de claques douloureuses qui n’ont fait qu’approfondir leur déception des autorités et de l’Union européenne. Après la mobilisation il y a une dizaine de jours devant le Parlement européen à Strasbourg, cette fois-ci ils ont même mis le feu à un camion à Plovdiv pour protester et exprimer leur désapprobation. Quels sont les problèmes qui tracassent le secteur automobile bulgare ?
Premièrement, le ministère du Développement régional et de l’aménagement du territoire a dévoilé ses intentions au niveau des tarifs de péage qui entrent vigueur pour les poids-lourds et les cars à partir du 16 août. De l’avis des experts, ces tarifs ont choqué le secteur en dépit des affirmations qu’ils sont les plus bas en Europe.
Dans le même temps le Parlement européen a adopté en première lecture avec une infime majorité le paquet législatif « Mobilité » qui est rejeté par les firmes de transports automobiles internationaux bulgares qui estiment que ce paquet est fatal pour elles. Ce point de vue est adopté également par les routiers de Pologne, Roumanie, Hongrie et les pays Baltes.
En réalité en Bulgarie sera introduit un système hybride pour payer les trajets routiers. Les vignettes restent en vigueur pour les voitures tandis que les camions et les cars feront l’objet péage. L’objectif du gouvernement consiste à augmenter les recettes de manière sensible ce qui permettra de construire de nouvelles routes et de rénover le réseau routier existant dans le pays
Le système de péage est mis en place par la firme autrichienne КарѕсhТrаffісСоm, qui a une grande expérience en la matière et ce système coûtera 90 millions d’euros. Il concernera 10 8000 km de routes sur un total de 40 000 dans le pays. Si les camions dépassent les 3.5 tonnes ils devront payer des taxes dépendant du tonnage, du trajet parcouru, des caractéristiques techniques de la route et des indicateurs écologiques. On espère collecter au total environ 500 millions d’euros chaque année. « L’idée de la réforme est de faire payer plus ceux utilisent et abîment le plus les routes et c’est pour cela que les véhicules lourds devront payer davantage », souligne l’Institut d’économie de marché. Mais l’argent pour les péages qui sont bien plus élevés que les vignettes ne peut venir que de la hausse des tarifs des transports automobiles. On calcule déjà les effets de ces taxes sur les prix des marchandises et des transports de passagers en cars après l’introduction des péages. Les compagnies de transports en cars sont les plus mécontentes.
Un deuxième coup a été porté sur les routiers bulgares avec l’adoption en première lecture du paquet “Mobilité” par le Parlement européen. Les routiers et les autorités s’opposent à l’obligation des chauffeurs de ne plus se reposer dans la cabine de leur véhicule mais à l’hôtel, de retourner en Bulgarie toutes les 4 semaines et de toucher des indemnités de voyages égales à celles versées dans le pays où ils se trouvent. Dans une lettre au président du Parlement européen Antonio Tajani le président de la République Roumen Radev a souligné que » Les amendements législatifs prévus sont en contradiction avec les fondements du marché uni européen et violent les principes de la libre circulation de marchandises, personnes et services au sein de la Communauté ».
Dans une déclaration à cette même occasion le ministre des Transports Rossen Jéliazkov a relevé que “Le Parlement européen a voté des textes qui sont dans leur ensemble restrictifs. Ceci démontre une nouvelle fois que l’objectif est de répartir des parts du marché et non pas d’améliorer les conditions de travail des routiers ».
A propos du paquet “Mobilité” on pourrait dire que c’est la première fois que la Bulgarie s’insurge ouvertement à des dispositions de l’UE persuadée qu’elles sont contraires aux intérêts nationaux. Il existe en théorie certains espoirs que le prochain Parlement européen qui sera élu en mai, sera plus sensible aux revendications bulgares. On souhaite qu’un compromis soit trouvé et qu’au moins certains des textes rejetés par les routiers bulgares soient assouplis pour éviter le protectionnisme délibéré et l’approfondissement des disparités entre l’influent, privilégié et riche noyau de l’Union et la pauvre et négligée périphérie.
Photos: BGNES
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