Clément d’Ohrid est un saint, un moine et un écrivain de l’Empire bulgare, disciple des Sts frères Cyrille et Méthode, à qui l’EOB rend hommage le 25 novembre. Selon les auteurs de l’hagiographie (Légende bulgare) de l’archevêque d’Ohrid Théophylacte et de l’hagiographie (Légende d’Ohrid) de l’archevêque Dimitriï Homatian, c’est l’un des sept apôtres de l’Empire bulgare. Les sources historiques témoignent du fait que les créateurs de l’écriture slave Cyrille et Méthode s’acheminent vers la Moravie et prennent avec eux leur disciple Clément. Il aurait accompagné les deux frères également à Rome où il est ordonné prêtre. Après la mort de Saint Méthode (885) qui avait été archevêque de Moravie, le clergé germanique expulse ses disciples qui trouvent un chaleureux refuge auprès de l’Etat bulgare qui avait déjà adopté le christianisme (864). Après l’adoption du christianisme, le pays et le peuple bulgares avaient besoin d'éducateurs et de propagateurs de la foi en langue compréhensible. Le chargé de cours Trendafil Krastanov nous parle de l’apport du saint Clément pour la création de la culture médiévale des lettres :

L’œuvre de Saint Clément est indissolublement liée à l’activité des frères Cyrille et Méthode et du saint Naum qu’on croyait son confrère. A notamment été retrouvé « Un vaste conte sur la vie de St Naum » dans lequel il est dit que Clément et Naum avaient traduit, conjointement avec d’autres éducateurs et à l’aide du nouvel alphabet glagolitique, de saintes écritures bénites à Rome. C’est ainsi qu’ils avaient préparé leur mission des lumières. C’est toujours dans ce conte qu’il est souligné que les trois disciples de Cyrille et Méthode – Clément, Naum et Anguelariy rêvaient de la Bulgarie et aspiraient à s’y rendre car étant convaincus que ce pays leur assurerait paix et refuge.

Le souverain bulgare Boris Mikhail les accueille chaleureusement et leur assure toutes les conditions indispensables à leur activité éducatrice, le but étant que soient satisfaits tous les besoins de l’église bulgare. Le Prince Boris 1er nomme Saint Clément éducateur et, comme l’indique le chargé de cours Krastanov, ce poste dans le christianisme est d’une importance extraordinaire car ce dernier a notamment pour but d’éduquer le peuple, de tenir des séminaires, de traduire des livres et d’écrire des sermons, propos élogieux et hymnes ecclésiastiques. Selon des données historiques, en 7 ans Saint Clément y forme plus de 3500 disciples dans la Bulgarie du sud-ouest.En devenant prêtres, ceux-ci se mettaient à la place du clergé grec qui prêchait dans une langue méconnue. Ce n’est pas par hasard que Théophylacte qualifie Saint Clément de « Premier évêque prêchant en langue bulgare », compte tenu de son activité en faveur de l’adoption par le peuple bulgare du christianisme, ainsi qu’au profit de l’éducation des Bulgares. Les copies faites par saint Clément sont les mieux conservées de tout son patrimoine. Au cours de ses recherches sur la vie et l’œuvre de Saint Clément, Krastanov découvre la date de sa mort, localise aussi son siège épiscopal et en parle dans le cadre d’une conférence à l’Université de Sofia « Saint Clément d’Ohrid ». 

Dans la bibliothèque du Vatican j’ai découvert des documents dont l’auteur est un grand orthophoniste du Patriarcat de Constantinople et qui pendant des décennies avait dressé des listes des évêques de la région, sur lesquelles j’ai en effet découvert le nom de Saint Clément dont la date du décès est le 25 juillet 916. Dans l’annuaire du Pape « Annuario Pontificio » il existe également des informations sur un tel épiscopat. Pour que Saint Clément puisse se consacrer entièrement aux lettres, le souverain bulgare Boris lui avait assuré des maisons à Devol et à Ohrid. Sa maison à Ohrid se trouve à proximité du temple « Saint Pantaleimon » où il a été enterré après sa mort.

Version française : Nina Kounova

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