Faire du sport est un plaisir même pour les personnes, qui ont des problèmes visuels, il suffit de créer les conditions pour cela. 2018 est une année importante dans l’histoire du sport bulgare parce que nous avons accueilli pour la première fois non seulement le Championnat du monde d’échecs pour non-voyants et déficients visuels, mais pour un événement de ce niveau pour des déficients visuels.

Au cours de cette année qui tire à sa fin, des sportifs bulgares ont participé pour la première fois au Championnat d’Europe de handisport en Pologne et avec l’espoir d’affronter l’année prochaine leurs adversaires au Championnat mondial dans les mêmes disciplines. Le handisport - showdown en anglais - est un sport pour malvoyants, comme par exemple le tennis de table que l’on joue avec une balle sonore, appelée encore grelot.

Dans un entretien pour RB, Ivan Yanev, président de la Fédération „ Sports pour déficients visuels” a indiqué qu’en 2018, la liste des sports accessibles aux déficients visuels en Bulgarie a été complétée avec des disciplines nouvelles :

„En dehors des échecs et du showdown, la Fédération développe aussi le goal ball (l’unique sport collectif paralympique pour déficients visuels), le tir à l’arc pour non voyants, l’athlétisme, le backgammon pour handicapés visuels, la pêche sportive. A partir de cette année, nous avons rétabli les championnats nationaux de vélo tandem, autrefois un sport très populaire. Nous avons plus de 50 candidats pour cette discipline et je crois que ce sport est promis à un bel avenir“, dit le Dr Ivan Yanev et d’ajouter :

Pourtant le désir de faire du sport ne suffit pas, l’absence d’équipements sportifs adéquats est un problème de taille.

„La Fédération rassemble 32 clubs sportifs de tout le pays. Une grande partie des municipalités mettent à leur disposition des locaux ce dont nous leur sommes très reconnaissants. Ces locaux ont été réaménagés en clubs d’échecs et showdown à l’intention  des sportifs déficients visuels. Malheureusement, les sports qui demandent une infrastructure plus élaborée ne peuvent tout simplement pas être pratiqués.“

Les nouveaux textes pour les handicapés stipulent, que ces personnes doivent avoir un accès garanti à tous les équipements sportifs nationaux. La Fédération forme le vœu de voir ces textes appliqués dans la pratique. „ Cette disposition existait aussi dans les anciens textes, mais elle était très rarement appliquée“, tient à préciser Ivan Yanev. L’absence de politique adéquate en termes de pratique de sport pour cette catégorie de Bulgares soulève un autre problème – le manque de jeunes cadres pour compléter les équipes de sportifs déficients visuels, poursuit Ivan Yanev:

„Depuis le lancement de la campagne soit disant „d’intégration éducative“, tous les enfants déficients visuels sont admis dans les écoles d’enseignement général, où ils sont exemptés de faire du sport. Ils ne soupçonnent même pas notre existence, pas plus que nous autres de la fédération, sommes au courant de leurs problèmes. L’idée est, (espérons que l’Etat nous vienne en aide) de recenser ces enfants et de les faire venir dans nos clubs. Il est inadmissible de les laisser à l’écart, chaque personne doit avoir l’opportunité de faire du sport. Le sport nous apporte une culture motrice, on développe des qualités précieuses - endurance, persévérance, concentration, volonté de progresser. Nous allons adresser des lettres au ministre des sports et au ministre de l’éducation pour leur demander de nous accorder leur appui.“

Il reste encore beaucoup à faire à la Fédération pour convaincre les enfants déficients visuels de l’utilité du sport pour leur développement. Et persuader aussi les parents, dit encore le Dr Ivan Yanev:

„Les parents sont un facteur de poids dans notre activité. Les parents ayant des enfants déficients visuels ont tendance à les surprotéger, ils pensent que si l’enfant est handicapé, il ne peut pratiquer aucun sport, de peur de se blesser.“

La Fédération bulgare „Sports pour déficients visuels“ a beaucoup d’idées intéressantes qui vaillent la peine d’être développées, dont l’accord avec la Fédération Internationale des Sports pour Aveugles (IBSA) de former des entraîneurs et des arbitres de football pour malvoyants. C’est un sport paralympique qui bénéficie de l’appui considérable de la part de la FIFA et de l’UEFA. „ Mon grand désir est de voir le football faire ses premiers pas et progresser. Tous nos voisins des Balkans développent ce sport“, dit encore le Dr Yanev. Mais c’est à l’avenir de trancher et on attend 2019 pour voir.