C’est pour la troisième fois que le Parti socialiste a essayé de renverser le gouvernement de Boyko Borissov en déposant il y a une semaine une motion de censure à l’Assemblée nationale. Et une fois de plus, ses efforts n’ont pas payé. Ça devient lassant et banal, à force… Cette fois-ci les socialistes ont pointé du doigt la politique de santé du gouvernement, un sujet grave et sérieux, mais qui a été relégué à l’arrière-plan par la nouvelle dose de tensions au sein d’un des partenaires coalisé de GERB au gouvernement, les « Patriotes unis »…
En effet, alors que les députés s’apprêtaient à voter à l’Assemblée nationale, le conseil de la coalition au pouvoir était convoqué d’urgence chez premier ministre pour décider du train de mesures à arrêter pour calmer une partie de la société, furieuse et déchaînée, après une déclaration inappropriée, jugée scandaleuse du vice premier ministre Valéry Siméonov /encore lui !/ sur les mères des enfants handicapés qui instrumentaliseraient leurs enfants « soi-disant malades ».
Même Volen Sidérov, leader du parti nationaliste « Ataka » et co-président des « Patriotes unis » a insisté pour que Siméonov soit écarté de son poste de vice-premier ministre et de co-président des Patriotes, mais les deux autres partenaires dans la coalition, le VMRO et le Front national pour le Salut de la Bulgarie n’ont pas suivi, dans une ultime tentative de sauver la face et de ne pas « casser » le vote patriotique. Ils sont même allés plus loin, refusant de voir Volen Sidérov tête de liste de la coalition aux élections européennes l’an prochain. Une façon diplomatique de le pousser vers la sortie, selon certains !
Sous la pression du conseil de coalition, Valéry Siméonov a fini par présenter ses excuses à « celles que ses propos avaient vexé ». D’ailleurs, des excuses avaient déjà été présentées par Boyko Borissov, le premier ministre, quelques jours plus tôt, à Bruxelles où il était en réunion, et alors que les mères des enfants handicapés réclamaient le départ de Siméonov. Et puisque la Bulgarie prépare des amendements à la loi sur les personnes handicapées, prévoyant entre autres, la création d’un Conseil national pour la réinsertion sociale des handicapés, c'est bien Valéry Siméonov qui a été désigné pour diriger ce conseil, ayant déjà dans son portefeuille de vice-premier ministre des responsabilités pour la politique et l’économie démographiques de la Bulgarie. Voilà qui est fait…
Bref et pour résumer, une fois de plus, les tensions au sein de la coalition au pouvoir ont été apaisées, mais pas définitivement surmontées. Quant à la motion de censure qui n’est pas passée, il faudra attendre 6 mois pour en déposer une nouvelle…Or, les presque 30 dernières années de l’histoire de la Bulgarie montrent que jamais un gouvernement n’a été renversé par un simple vote de défiance, à l’exception de celui, initié par le premier ministre Philippe Dimitrov lui-même, et qui n’est pas près de se reproduire…
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