„En 1985, lors de la sortie de la « Traque aux loups » de l’écrivain bulgare Ivaylo Pétrov, rares étaient ceux qui pensaient que le roman n’allait pas être censuré, voire retiré des librairies. 1985, c’était quelques années avant les changements démocratiques en Bulgarie et tout porte à croire que l’auteur a su en convaincre plus d’un. Car après tant d’années de socialisme à la bulgare, un homme a eu le courage de dire avec une franchise et dans un langage sans fioritures, toute la vérité sur cette époque, sans édulcorer les faits ou idéaliser les personnages. “
C’est en ces termes que le critique littéraire Mikhaïl Nédelchev a rappelé l’immense contribution de l’écrivain qui aurait eu 95 ans cette année. La soirée du souvenir a réuni beaucoup de lecteurs fidèles dans la bibliothèque municipale de Sofia.
Ivaylo Pétrov, c’est un écrivain à multiples facettes qui nous a laissé des œuvres de grande valeur, surtout son roman « La Traque aux loups » qui est un récit saisissant sur une époque controversée de l’histoire de la Bulgarie
Avec sa „Traque aux loups“, Ivaylo Pétrov entre dans la pléiade des grands auteurs classiques de la nouvelle littérature bulgare. C’est un ouvrage épique qui rachète les péchés d’autres grands écrivains qui n’osaient pas dire toute la vérité et qui ont fait des compromis dans les années 50 et 60 du siècle dernier. Et le roman est à la fois cruel et plein d’amour pour les Bulgares. C’est moins une satire qu’un récit tragique qui appelle à la résilience. J’ai connu Ivaylo Pétrov, nous travaillions ensemble aux éditions « Ecrivain bulgare » et c’était un interlocuteur très exigent. Un amoureux du verbe et du style d’expression soigné, un amoureux de l’humour et de l’autodérision,qui ne parlait pas très fort et qui était très attentif au récit de son interlocuteur.
Quand il s’agit d’Ivaylo Pétrov, tous les critiques sont unanimes, ses œuvres sont aimées sans exception. Bien sûr, l’apparition de son roman « La traque aux loups » est un évènement et une rétrospective troublante de vérité des 45 années de socialisme, qui a fait date dans l’hsitoire de la littérature bulgare. Mikhaïl Nédelchev poursuit son récit :
Le roman livre au lecteur un modèle complexe de penser géopolitique, incarné par un domaine dans la Dobroudja que ne demande qu’à détruire les hameaux et villages environnants. Et cette exploitation agricole, où qu’elle se trouve, incarne tout ce que le paysan lambda déteste. C’est aussi la source du principal conflit dans le roman d’Ivaylo Pétrov, qui montre comment une idéologie peut transformer un homme en véritable monstre, capable de tuer, de violer et de briser les liens solides et fondateurs de la société. Ivaylo Pétrov connaît bien la vie dans nos campagnes, et les processus complexes qui caractérisent les années 50, 60 et 70 du siècle dernier. Mais il ne ferme pas les yeux sur les aspects hideux et antihumains de la vie, il s’insurge même contre le modèle traditionnel de fonctionnement de la société conservatrice à la campagne. Et il pointe du doigt ces épisodes de temps mort, dans le sens propre du terme, de vrais trous noirs dans lesquels l’homme peut sombrer sans plus jamais réussir à sortir la tête de l’eau…
Récit : Sonia Vasséva
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