C’est la rentrée scolaire, moment d’émotion pour toutes les familles mais aussi d’interrogation sur l’état de l’éducation nationale en Bulgarie. Les 25 dernières années, ou depuis ce qu’on appelle la transition, l’institution scolaire, les normes et les valeurs dans notre société ont grandement changé. Une chose demeure peut être inchangée – l’aspiration vers plus de connaissances et le respect pour l’institution scolaire.

Traditionnellement, au centre de l’attention chaque 15 septembre ce sont les plus petits, dont c’est le premier jour d’école. Cette année 80 000 enfants doivent faire leur première rentrée. Les inscriptions ont été faites bien en avance et les établissements se sont préparés à gérer toutes les spécificités des différents profils d’enfants. Il y a par exemple les enfants dont la langue maternelle n’est pas le bulgare, ceux de couples mixtes ou de familles ayant travaillé à l’étranger. Pour eux sont prévus des cours supplémentaires de langue.

L’école 105 « Atanas Daltchev » est depuis longtemps sur la voie de l’innovation et de l’excellence, comme en témoigne le niveau et les notes des élèves en primaires. Cette année, les tout petits seront 130. Roumiana Tounéva est professeure d’expérience et connait bien l’épreuve et l’émotion que représente le premier jour de la rentrée. Elle un message à leur faire passer.

« J’explique aux tous petits qu’une personne ne peut faire le métier qu’il aime – médecin, pilote, institutrice - sans se préparer et apprendre des choses à l’école. L’école c’est le lieu où on acquiert des savoirs et j’essaye de leur donner une image positive du processus. Il est très important que ceux qui entrent en CP rencontrent en avance leurs professeurs et visitent leur établissement avant la rentrée, pour se familiariser avec l’endroit. Dans le cartable cette année les tout petits auront des manuels, des cahiers mais aussi des jouets qui vont leur faire compagnie et inspirer du courage. Nous les professeurs, nous sommes là aussi pour leur inspirer la confiance et montrer que les fautes ne sont pas quelque chose de grave ».

Le jour de la rentrée, le rituel dans les écoles bulgares est un peu près partout le même. Une table dressée offre aux parents et enfants du pain brioche avec du miel. Une cruche traditionnelle en cuivre remplie d’eau règne au milieu de la table. Sous les pas des enfants entrant dans le bâtiment de l’école on verse un peu d’eau pour qu’ils soient chanceux. La table de réception est décorée de brins de géranium de Bohème, symbolisant la santé et la chance.

« La rentrée scolaire des tout petits est effectivement le centre d’attention chaque 15 septembre, continue Roumiana Tounéva. Nous captons l’énergie, les sourires, c’est le moment de les encourager. Les autres élèves sont là pour les accueillir, les féliciter, les entourer d’attention. A mes jeunes collègues enseignants j’ai envie aussi de donner beaucoup de courage, car la profession est un challenge de tous les jours. Eux aussi, il faut qu’ils aient confiance en eux-mêmes et la foi en leur mission unique. Je leur recommande d’essayer toujours de garder vive la curiosité naturelle de l’enfant et de s’en inspirer ».

Version française : Miladina Monova